« Le Sénégal s’est engagé à monter à 40% d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 (…) avec un financement de l’ordre de 2,5 milliards d’euros », a déclaré le président sénégalais, en annonçant ce « partenariat pour une transition énergétique équitable » (JETP) noué avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada et l’Union européenne.
« Nous pensons que si cet argent est mobilisé nous pourrons atteindre voire dépasser cet objectif », a-t-il ajouté.
« Nous sommes à 31% d’énergies renouvelables sur la base d’une dette qui est faite dans des conditions pas toujours favorables », a-t-il défendu, réclamant « qu’on soit juste avec nous pour que les énergies comme le gaz, qui doit être une énergie de transition, puissent cohabiter avec l’énergie renouvelable ».
De fait, le partenariat reconnaît que « le Sénégal entend utiliser ses ressources en gaz naturel comme une énergie de transition » avec en ligne de mire « une sortie progressive des combustibles au fioul lourd », affirme la déclaration politique établie par les parties prenantes, dont la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Ce JETP est noué « pour une période initiale de 3 à 5 ans à partir de 2023 » et « des financements supplémentaires pourront être mobilisés durant et au-delà de cette période pour soutenir les ambitions sénégalaises », poursuit la déclaration.
« L’objectif proposé par le Sénégal en matière d’énergies renouvelables est une bonne idée, nous ne voulons pas qu’ils soient enfermés dans une dépendance à long terme vis-à-vis du gaz », a salué Ronan Palmer, du groupe de réflexion sur le climat E3G.
Mais « les bailleurs de fonds du JETP sénégalais doivent éviter soigneusement les erreurs commises en Afrique du Sud. Il ne doit pas s’agir d’un mécanisme permettant d’accroître l’endettement », a mis en garde l’expert, joint par l’AFP.
L’Afrique du Sud avait été le premier pays à signer un « partenariat pour une transition énergétique équitable » (JETP) lors de la COP26 à Glasgow, suivi fin 2022 par l’Indonésie et le Vietnam.
En début de semaine, M. Sall a évoqué pour la première fois en public les troubles meurtriers qui ont secoué son pays début juin, ébranlant l’image de stabilité du Sénégal, en les reliant aux projets d’extraction d’énergies fossiles de son pays.
« Notre profil économique est devenu très attrayant. Cette année, nous allons commencer à extraire du pétrole et du gaz », a déclaré mardi M. Sall. « C’est peut-être aussi la raison de toute cette frénésie. »
Au moins 16 personnes ont été tuées selon les autorités, 26 selon l’opposition, dans les troubles déclenchés par la condamnation d’un leader populaire de l’opposition.