603 hectares à Nioro du Rip
À la base de la plainte contre les membres du Conseil des notables lébous (CNL), la prétendue découverte de 603 hectares de terres qui auraient appartenus à El Hadji Ibrahima Niass (Baye) et se situant à Nioro du Rip. D’après Souleymane Guèye, membre du CNL, le défunt guide religieux avait entamé les démarches de régularisation à travers une demande d’immatriculation datée du 24 juillet 1950. D’après l’accusation, Saliou Diongue, qui se dit chargé des affaires domaniales du CNL, s’est engagé à permettre à la famille de Baye Niass d’obtenir le certificat administratif, le plan cadastral et le numéro du titre des terres. Pour ce faire, il avait réclamé et obtenu 5 millions de francs CFA de Mariama Niass, fille de Baye Niass. C’était en 2020.
Les mis en cause
Après la remise des 5 millions de francs CFA, ne voyant pas Saliou Diongue honorer ses engagements, Mariama Niass a saisi la DIC d’une plainte pour escroquerie et abus de confiance contre ce dernier, mais aussi contre trois autres figures du CNL, El Hadji Malick Ngom (président), Souleymane Guèye (membre) et Mamadou Diop Thioune (secrétaire général).
La procuration du khalife de Médina Baye
Lorsque Saliou Diongue a contacté Mariama Niass pour lui parler des terres ayant appartenu à son père, cette dernière séjournait aux États-Unis. À son retour, elle a rencontré les membres du CNL pour sceller l’accord devant déboucher sur la régularisation du titre de propriété des parcelles en question. À l’issue de cette rencontre, Mariama Niass a convié une délégation du CNL à rendre visite au khalife de Médina Baye pour lui exposer l’accord. Le guide religieux donnera sa bénédiction et, à travers une procuration, chargera sa sœur de coordonner les démarches.
La demande de bail
D’après la plaignante, les mis en cause ont attendu trois ans avant de lui remettre, le 30 mai dernier, au bout de plusieurs relances restées sans suite, «une simple» demande de bail du patrimoine de feu El Hadji Ibrahima Niass portant la signature de Mamadou Diop Thioune. Face aux enquêteurs de la DIC, ce dernier a reconnu avoir déposé à la Présidence, pour le compte de Mariama Niass, la demande en question.
Commission domaniale du CNL
Saliou Diongue, qui a pris contact avec Mariama Niass, se dit chargé des affaires domaniales du CNL. Mais lors de son face-à-face avec les enquêteurs, le président du Conseil, El Hadji Malick Ngom, a assuré que ce poste n’existe plus dans l’organigramme de l’association qu’il dirige depuis le 5 septembre et la suppression de la commission domaniale. De même, celui de chargé des affaires juridiques et foncières, qu’occupait Souleymane Guèye, a été biffé des instances du CNL.
«Work force online Thiaye»
D’après Saliou Diongue, les démarches relatives aux terres de feu Baye Niass devaient être accomplies par «Work force online Thiaye», une société appartenant à Souleymane Guèye, sur la base du protocole d’accord signé entre ce dernier et le président du CNL, El Hadji Malick Ngom. C’est ainsi que Guèye a reçu 3 des 5 millions francs CFA de Mariama Niass. Il versera intégralement ce montant à Ngom, qui lui donnera 500 000 francs CFA de la somme, pour les formalités de régularisation des terres, avant de les reprendre quelques jours plus tard.
El Hadji Malick Ngom
Il est le président du CNL. Poursuivi, à l’instar des trois autres mis en cause dans cette affaire, pour escroquerie et abus de confiance. Face aux enquêteurs, il a catégoriquement nié être mêlé aux faits incriminés. Jurant qu’il a connu Mariama Niass fortuitement alors que cette dernière était venue visiter les locaux du CNL. Selon lui, il n’a jamais été question de régularisation de terres lors de la visite effectué chez le khalife de Médina Baye. El Hadji Malick Ngom a aussi juré n’avoir jamais abordé une telle question avec Mariama Niass et ignorait que Saliou Diongue avait entrepris des démarches en ce sens. En outre, il a affirmé que sa signature apposée sur les documents relatifs à l’affaire est fausse. Malheureusement pour lui, tous les autres mis en cause ainsi que la plaignante ont fourni des éléments qui montrent, selon les enquêteurs, qu’il est mouillé jusqu’au cou dans cette sombre affaire.