«L’Afrique est faible par ses institutions. Sans institutions robustes, point de développement. Les manipulations constitutionnelles sont monnaie courante. La justice est aux mains de politiciens sans épaisseur. Je ne sais pas combien de temps doit disposer la junte au Mali. Le problème est réel», selon le leader du mouvement Tekki dans sa question hebdomadaire relative aux ressources naturelles.
A l’en croire, «la junte militaro-civile de Bamako voudrait rédiger une nouvelle Constitution et créer un organe pour organiser les élections à la place de l’Administration. Elle demande un délai de cinq ans ; la Cedeao refuse et décide d’étrangler les populations maliennes. C’est bien le capital social qui est en jeu, je ne cesse de le répéter».
Il ajoute : «Même dans notre pays où le capital social est plus robuste, la Constitution est révisée à tort et à travers, et peut être interprétée dans tous les sens. Or, si les institutions d’une gouvernance démocratique ne sont pas en place, la gestion des rentes minières sera violente. Le partage de la rente se fera de manière injuste et les groupes qui se sentent exclus finissent dans la violence, encouragés toujours par des puissances extérieures.»
D’après Mamadou Lamine Diallo, «les exemples de la Sierra Leone et du Liberia doivent être médités. Le Sénégal doit éviter que le Mali devienne un État failli. Nous avons déjà perdu plusieurs dizaines de milliards à cause des sanctions ridicules de la Cedeao. Doit-on continuer dans cette direction ?».
Pour lui, «le Sénégal devrait envoyer des experts sérieux auprès du pouvoir malien et examiner avec eux le projet de Constitution et de création d’un organe chargé d’organiser des élections. Évidemment, pas le tailleur constitutionnel IMF qui s’est fait humilier à Rufisque comme Bby dans ce pays. Même si le chef de Bby crie victoire avec les statistiques sur le nombre de communes, on sait que les régions de Dakar, Diourbel et Thiès concentrent plus de 80 % de l’économie et de la population. Elles portent le changement à venir, il nous faut préparer les réformes futures. Wallu Sénégal, classée 3e aux élections territoriales du 23 janvier 2022, derrière Bby et Yewwi, a plus de 450 000 voix, 28 communes, le département de Diourbel et la ville de Pikine, a un grand rôle à jouer».