La journée mondiale de lutte contre l’AVC, commémorée le 29 Octobre, a été une occasion pour le candidat déclaré à la Présidentielle de 2024, Bougane Gueye de dénoncer et d’accuser. les autorités sanitaires :
Le 29 octobre de chaque année marque la Journée mondiale contre l’accident vasculaire cérébral ou l’AVC. Le Sénégal à l’instar de la Communauté Internationale « célèbre » cette Journée mondiale. Mais « commémorer » la journée mondiale de lutte contre l’AVC, pour un Sénégal qui en 2023, ne dispose que de 5 lits de réanimation neurologique avec tout un lot de manquements, contraste avec les larmes d’impuissance des victimes et de leurs proches d’un mal très couteux.
Immersion au service de neurologie de l’hôpital de Fann
Faire Immersion au service de neurologie de l’hôpital de Fann, c’est parler d’un centre universitaire qui ressemble à un mouroir car les patients qui y sont internés ont moins de chances de survivre ou y sortent toujours ou très souvent avec des séquelles handicapantes à vie.
Faire l’historique du Service de Neurologie du Centre national hospitalo-universitaire de Fann à Dakar, c’est aussi faire le constat amer d’un grand recul, car présentement, selon des chiffres que nous avons recueilli, il n’y a que 5 lits de réanimation neurologique pour tout le Sénégal en 2023, qui sont logés dans cette structure dédiée qui date de 1957.
Recul parce que le Sénégal comptait, à l’époque, 65 lits de Neurologie, contre une quarantaine actuellement quand nous avons visité cette vieille bâtisse coloniale où tout est à refaire. Malgré des annonces « politiciennes », les travaux qui devaient la réhabiliter, n’ont toujours pas démarré, trois ans après son lancement théorique.
Autres constat, les travaux dédiés à son extension par une nouvelle et grande annexe, sont toujours en cours, alors que ce bâtiment devait être livré en mi-2022, au bout des 18 mois comme promis. Nous en sommes à 36 mois aujourd’hui.
Promesse politicienne quand tu nous tiens !
Mais pire, ce chantier est même actuellement à l’arrêt, sans raisons clairement avancées, je dirai même avouées. Et en plus, l’ancien service de kinésithérapie, a été entièrement rasé pour des travaux d’extension et de modernisation, laissant un vide…Depuis lors son Personnel squatte actuellement des recoins dans l’hôpital Fann.
Depuis trois ans après, l’entreprise SONABI appartenant à une certaine Katy Gadiaga voyagiste de profession tarde à livrer les travaux, malgré l’évocation de cette situation en Conseil des Ministres il y a plus d’un an, et plusieurs visites consécutives des autorités responsables, dont récemment celle de la Ministre de la Santé. Aucune avancée significative n’est constatée impactant ainsi l’ensemble de notre système de soins, d’urgences vitales et de santé.
Résultat : les victimes d’AVC cherchent quotidiennement une place dans Dakar et dans le Sénégal avec des conséquences mortelles ou définitivement ou durablement invalidantes.
Au lendemain de la journée mondiale des AVC, célébrée hier dans le monde. Je dénonce cette situation dramatique pour notre pays dont la compétence des fils et des filles dans le domaine médico-chirurgical, et spécialement de la neurologie, est reconnue partout à travers le monde, exige la mise en exécution des instructions du Chef de l’État et du Premier ministre, informés et sensibilisés depuis fort longtemps à ce douloureux et mortel propos.
Au demeurant il convient de noter qu’une attention particulière de la part de l’actuel et du prochain gouvernement est absolument nécessaire pour solutionner définitivement le problème récurrent et chronique qui touche le Service de la Neurologie de l’hôpital de Fann.
Notre centre universitaire a formé depuis des décennies, des Neurologues, pour tous les pays francophones d’Afrique. Mais nous vivons dans des conditions anormales et insupportables car le dispositif de formation et de prise en charge des malades n’est pas aux normes requises sur le plan international.
C’est pour avoir compris que le slogan «mieux vaut prévenir que guérir» a une connotation particulière concernant les AVC, que l’association de soutien aux victimes d’AVC, avec la parfaite collaboration des spécialistes, a organisé, ce 29 octobre, une randonnée pédestre, avec l’autorisation du Préfet, et le soutien du Ministère de la Santé et plusieurs sponsors, des activités de sensibilisation pour la prévention de ce mal aux conséquences désastreuses qui est en train d’exploser dans notre pays.
Malheureusement, dans le contexte de ce chantier du service hospitalo-universitaire référent, anormalement prolongé, son Personnel, vaillant et stoïque, est conscient de ses responsabilités et se bat tous les jours dans des conditions indescriptibles (manque de locaux respectables, réanimation d’un autre âge, équipements archaïques de soins, absence des produits anti-AVC), pour ne négliger aucun cas qui arrive à lui.
Ceci dans la lignée de ceux qui ont fondé ce service prestigieux, générateur de tous les services africains francophones, subsahariens, jusqu’à son management devenu ensuite Sénégalais, avec le regretté Professeur Pierre Ndiaye.
Un Professeur émérite qui a consacré toute sa vie à ce service de neurologie de Fann. Un homme qui ne serait ce que pour sa mémoire, mérite des une meilleure vision, une meilleure politique pour ce secteur qui le tenait à cœur. Et des hommes valeureux comme lui, le Sénégal en a. Car hier, l’ancien Chef de Service, Pr. Mansour Ndiaye, malgré sa retraite, est venu parrainer et participer à cette journée AVC du 29 octobre aux côtés du Professeur Amadou Gallo Diop actuel chef du département de Neurologie.
De grands maîtres qui ont le respect et la considération de leurs élèves très honorés de leur formation. Des activités populaires d’informations dédiées à la prévention de ce lourd et croissant fléau, ont été organisées, en présence de victimes mais survivants d’AVC, de familles, de volontaires dont certains venant des régions et des agents de santé de toutes les catégories professionnelles.
C’est pourquoi il urge d’y apporter des solutions urgentes pour permettre aux nombreux malades d’AVC de bénéficier d’une prise en charge correcte dans les structures hospitalières du pays.