Depuis dimanche dernier, l’armée sénégalaise bombarde des positions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (MFDC). Pour le directeur du Centre africain d’intelligence stratégique, Abdou Latif Aïdara, interrogé par RFI, le Sénégal vise à travers cette offensive deux buts. Elle veut «montrer les muscles tout en gardant ouvertes les portes du dialogue», énumère l’ancien conseiller d’Abdoulaye Wade, qui était au micro de RFI.
Abdou Latif Aïdara signale que Dakar n’a pas digéré la récente prise d’otages de militaires sénégalais par Salif Sadio. Dès lors, affirme-t-il, en bombardant les positions du MFDC, le Sénégal tente de «laver l’affront», même s’il affiche sa volonté de poursuivre les négociations pour la paix en Casamance.
Mais une question se pose : «Que négocie-t-on ?» interroge le directeur du Centre africain d’intelligence stratégique en faisant remarquer que les positions des deux parties sont aux antipodes. Abdou Latif Aïdara rappelle que la plupart des membres du MFDC ont certes déposé les armes, mais le camp de Salif Sadio demande l’indépendance au moment où le gouvernement du Sénégal ne veut pas en entendre parler.
Selon la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée (DIRPA), les opérations militaires dans le Nord-Sindian visent «le démantèlement des bases des factions de Salif Sadio situées le long de la frontière avec la Gambie». Pour le moment, aucun bilan n’a été communiqué.
Seneweb