Elles sont nombreuses à être pointées du doigt. Elles, ce sont les femmes qui ont contracté une grossesse dont l’auteur a fui ses responsabilités. Ces dernières, comme leur enfant, sont victimes de refus de paternité. Face à cette situation qui met mal à l’aise la société, des experts et défenseurs des droits des femmes ont donné leur avis au journal Rewmi Quotidien.
Le refus de paternité est une véritable préoccupation chez les femmes. Ces dernières sont souvent victimes de ce fléau, les incitant parfois à vouloir se séparer de leur enfant. Les défenseurs des droits de femmes ont engagé la lutte pour une révision des dispositions et réglementations discriminatoires chez les femmes et les filles.
Selon le magistrat, Julien Gandou, dans le Rewmi Quotidien, le code de la famille interdit au Sénégal la recherche de paternité. « C’est un texte qui aujourd’hui, a énormément de difficultés par rapport à certains enfants qui sont nés dans l’interdiction assez particulière et qui aujourd’hui ne peuvent pas rechercher leurs parents (père) encore moins cette possibilité n’est pas offerte à leur maman pour pouvoir les aider à accéder à cette reconnaissance », dit-il.
L’expert en droit reste convaincu que pour que cette interdiction de paternité puisse être revue, il faut qu’on puisse avoir la possibilité de le faire. « Il y a des personnes qui essayent de faire des études sur les obstacles qui se posent à ses réformes », fait-il savoir.
Il préconise d’essayer de voir toutes les personnes qui pourraient les aider à arriver à cette réforme, discuter avec les religieux, les chefs traditionnels, toutes les entités qui sont à l’origine de ces obstacles. « Nous sommes un pays du dialogue et je pense que toutes les questions, quelles que soient les difficultés qu’elles posent si on se met autour d’une table pour discuter, on peut arriver à trouver une solution heureuse pour tout le monde », rassure-t-il.
De son avis, la question de la puissance paternelle pose un problème parce que ces situations privilégient l’homme au détriment de la femme. « Car ce que la femme apporte dans la vie conjugale par rapport à l’éducation des enfants, la prise en charge du ménage reste énorme, de telle sorte qu’aujourd’hui cela est facilement considéré comme étant une injustice faite aux femmes. Il y a énormément d’études qui ont été faites et le comité de révision de textes discriminatoires à l’égard des femmes mis en place par le ministère de la Justice en collaboration avec le ministère de la femme a fait un rapport avec lequel nous avons travaillé », indique-t-il.