L’armée française accuse des mercenaires russes d’avoir tenté de faire endosser à des soldats de l’opération Barkhane des exactions à proximité de la base de Gossi, dans le nord du Mali. L’état-major dénonce « une attaque informationnelle », au moment de remettre officiellement les clés de la base aux forces armées maliennes.
L’armée française a filmé ce qu’elle affirme être des mercenaires russes en train d’enterrer des corps près de la base de Gossi, dans le nord du Mali. Selon les militaires, ces individus étaient en train de créer de toute pièce un charnier dans le but, ensuite, d’accuser les Français d’en être responsables.
Cette affaire intervient alors que l’armée française, dans le cadre de son désengagement du Mali annoncé en février, a officiellement remis, mardi, aux forces armées maliennes (FAMa) les clés de la base de Gossi, qui accueillait 300 soldats français.
Le lendemain, dans la soirée, un message est publié sur Twitter. « Un compte, que nous savons faux, d’un individu qui se fait passer pour un soldat malien, avertit que des images de cadavres et d’un charnier vont être diffusées », raconte sur France 24, Wassim Nasr, journaliste à France 24. En illustration : une image des armées françaises.
Jeudi 21 avril, le compte publie effectivement une photo de cadavres floutés enterrés dans le sable, avec pour commentaire : « C’est ce que les Français ont laissé derrière eux quand ils ont quitté la base à #Gossi (…) on peut pas garder le silence sur ça ! ».
Une « attaque informationnelle »
« Sauf que les armées françaises ont capturé, avec des moyens aériens, cette même scène. Et sur ces images, on voit effectivement des individus filmer la scène publiée par la suite sur les réseaux sociaux », explique Wassim Nasr.
Dans cette vidéo prise à l’aide de moyens aériens, à laquelle France 24 a eu accès, et que l’état-major français qualifie d' »attaque informationnelle », on peut voir des soldats de type caucasien s’affairer autour de cadavres qu’ils recouvrent de sable.
« C’est la première fois que l’armée française décide de dévoiler ces images, normalement confidentielles, pour dénoncer une désinformation », poursuit le journaliste. « C’est une manière de prendre les devants pour montrer le parcours de cette désinformation. »