Les Warriors voient une bague au loin scintiller: portés par le duo Wiggins/Thompson au relais de Curry en difficulté, ils ont remporté aux dépens des Celtics (104-94) le crucial 5e match de la finale NBA, pour mener 3-2, lundi à San Francisco.
Voilà Golden State à une victoire d’un 7e titre de champion, qui serait le 4e pour sa sixième finale en huit ans, après les sacres de 2015, 2017 et 2018. De quoi raviver une dynastie dorée qu’on pensait enterrée en 2019, après l’échec contre Toronto, lors d’une finale notamment marquée par les graves blessures de Kevin Durant et Klay Thompson.
C’était d’ailleurs il y a trois ans jour pour jour que Thompson se rompait les ligaments croisés du genou gauche, et celui qui a en fait été éloigné des parquets pendant deux ans et demi, après s’être aussi rompu le tendon d’Achille droit, a tout fait pour ne pas se laisser déborder par l’émotion.
Ses 21 points en attestent, avec cinq paniers derrière l’arc (sur 11) dont deux ont stoppé une grosse hémorragie californienne dans le troisième quart-temps, quand les Celtics renversaient la situation après avoir déploré 16 longueurs de retard dans le premier quart-temps.
Et sa dernière banderille, à moins de deux minutes du terme, pour porter le score à 102-86, a été létale.
Premier « fanny » pour Curry
Thompson a donc été de sang froid, quand son « Splash Brother » Stephen Curry n’arrivait pas à réchauffer une soirée difficile, 72 heures après sa « masterclass » du match N.4, finie avec 43 points. Ce lundi soir, il fut victime du traitement particulier de toute la défense adverse.
Au point que pour la première fois de sa carrière, le double MVP 2015 et 2016, qui en avait mis sept vendredi, n’a pas mis un seul panier à trois points dans un match de play-offs, sur neuf tentés. Le meilleur shooteur de l’histoire n’en a certainement cure, car cela n’a pas empêché son équipe de s’imposer et il a su rapporter 16 points (8 passes) de ses incursions dans la raquette.
Il fallait donc que s’élève un troisième homme pour guider les Warriors à la victoire. Et ce fut l’ailier Andrew Wiggins, redoutable d’efficacité à mi-distance et dans l’attaque du cercle adverse (12/17), auteur de 26 points et 13 rbds.
« Mon état d’esprit était d’être agressif. J’essaie juste de faire ce qu’il faut pour gagner, que ce soit marquer, prendre des rebonds, défendre ou tout ce qu’on me demande de faire », a sobrement commenté l’homme de l’ombre en pleine lumière.
Dans ce match où leur adresse extérieure a été en berne (9/40), les Warriors ont globalement dû leur salut à un effort fourni par tout le monde, rappelant que le slogan de leur premier titre il y a huit ans était « Strentgh in Numbers » (la force en nombre).
Celtics dos au mur
Ainsi Gary Payton Jr, qui avait le coude gauche fracturé il y a cinq semaines, a apporté 15 points, et Jordan Poole en a ajouté 14, dont un shoot au buzzer du 3e quart-temps, qui a replacé les siens en tête (75-74), sous les yeux du rappeur Jay-Z mais pas du patron de la Ligue Adam Silver, entré sous protocole Covid.
Les Warriors venaient de subir le réveil (35-24) de Boston, dans leur période pourtant favorite. Dans le sillage de Jayson Tatum (27 pts, 10 rbds), longtemps irrésistible avant de baisser de régime au bout de 45 minutes sur le parquet, les C’s qui avaient débuté avec un 0/12 à longue distance, ont pris feu (9/10) entre la fin de la première période et le début de la seconde.
Mais ils n’ont pu confirmer ce sursaut, malgré les efforts de Marcus Smart (20 pts) et Jaylen Brown (18 pts), plombés par 18 pertes de balles, leur péché guère mignon dans cette finale, qui ont offert 22 points à leurs adversaires, dominateurs dans la peinture (50-36).
Et voilà les Celtics, qui n’avaient encore pas perdu deux matches consécutifs dans ces play-offs, dos au mur. En quête d’un 18e titre record, ils devront réagir jeudi dans leur TD Garden, pour arracher un septième match décisif, prévu dans ce cas-là dimanche, de nouveau à San Francisco.