La scolarisation des filles doit occuper une place de choix dans les priorités des politiques éducatives, a soutenu, mardi, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Cheikh Oumar Anne.
’’La scolarisation des filles qui est devenue une préoccupation nationale, continentale, voire mondiale, face à tous les obstacles et défis à laquelle elle est confrontée, doit occuper une place de choix dans les priorités des politiques éducatives’’, a-t-il déclaré.
M. Anne intervenait à l’ouverture d’une réunion de trois jours des experts de l’Union africaine (UA) sur l’évaluation des pertes d’apprentissage en vue de s’engager dans la récupération des filles. Selon lui, l’éducation doit permettre de former des ressources humaines capables de faire face aux défis économiques, sociaux auxquels sont confrontés les pays africains. Il a rappelé que son département a mis sur pied vingt-trois centres de recherches et d’essais (CRE) qui jouent, à travers le pays, un rôle d’interface entre les populations et les chercheurs.
Ces derniers contribuent, d’après M. Anne, à vulgariser et à assurer l’application des résultats de la recherche et le transfert de technologies innovantes vers des populations cibles. A l’en croire, cette initiative permet aux femmes et aux jeunes, sans aucune exigence de formation de base, en quête de qualification, de bénéficier gratuitement, et en trois mois, de formations adaptées et d’un encadrement dans des domaines pourvoyeurs d’emplois. « Nous n’en doutons point que la principale préoccupation est de développer une meilleure perception du problème et de réfléchir aux actions et stratégies requises pour assurer l’impact, la durabilité et le renforcement continu de l’éducation des filles et des jeunes en situation de vulnérabilité », a-t-il fait valoir.
’’Les différentes avancées relatives à l’éducation, surtout celles des filles et des jeunes femmes, ont été fortement compromises, malgré les efforts conjugués des Etats membres de l’UA et des partenaires de développement », a, pour sa part déploré, le commissaire de l’éducation, des sciences, technologies et innovations de l’UA, Pr Mohamed Belhocine.
Il a retenu que de nombreux apprenants surtout les plus vulnérables, ont manqué la totalité ou une très grande partie de l’enseignement et de l’apprentissage, durant la première année de la pandémie à coronavirus. « Ce manque à gagner de l’éducation, doit être comblé par des stratégies et des actions de récupération’’, a-t-il ajouté, précisant que depuis la pandémie, le nombre d’enfants ne sachant lire et comprendre des textes a atteint 70% contre 53% auparavant. Il a souligné que si rien n’est fait, l’Afrique pourra se retrouver avec 7 enfants sur 10, âgés de 10 ans ne sachant ni lire, ni comprendre un texte.
’’Avant la pandémie, les études ont démontré, qu’il y avait 100 millions d’enfants déscolarisés et plus de la moitié d’entre eux vivent dans des pays en conflits », a, quant à elle, soutenu la conseillère en éducation, mission permanente de la Norvège auprès de l’UA, Vigdis Cristofoli.
Elle a par ailleurs rappelé le droit des enfants à l’éducation de qualité, tout en précisant que son pays priorise 5 thèmes d’éducation des filles et des jeunes femmes, dans sa collaboration avec l’UA.