Quatre manifestants ont été tués lundi par balle en Afrique du Sud lors d’une manifestation contre la hausse des prix des services contre laquelle la police a ouvert le feu, ont annoncé les service de contrôle de la police.
La manifestation s’est déroulée dans le township de Tembisa, dans l’est de la capitale économique sud-africaine Johannesburg, où des résidents en colère, notamment contre les prix de l’électricité, ont bloqué des routes avec des pneus en flammes et incendié un bâtiment public.
Il y a eu « deux blessures mortelles » dans le cadre de « l’action de protestation qui s’est déroulée aux premières heures de la matinée », a déclaré la porte-parole de la police municipale, Kelebogile Thepa. « Il est allégué qu’ils ont été abattus », a-t-elle dit à l’AFP.
Plus tard dans la soirée, Mme Thepa a précisé que deux autres corps avaient été retrouvés près de l’entrée du bâtiment incendié, portant le nombre total de morts à quatre. La police n’a pas encore confirmé la cause des décès, a-t-elle ajouté.
La porte-parole du Service d’enquête indépendant de la police (Ipid), Lizzy Suping, avait auparavant affirmé à l’AFP qu’une enquête était en cours après avoir enregistré « une victime d’un coup de feu tiré par un membre de la police ».
Une vague de protestations enfle en Afrique du Sud, l’économie la plus développée du continent africain, mais gangrénée par le chômage et la criminalité.
Le mois dernier, l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki a reproché à son successeur Cyril Ramaphosa de n’avoir pas tenu sa promesse de lutter contre la pauvreté, les inégalités et le chômage qui touche 34,5% de la population avec une pointe à près de 64% chez les plus jeunes.
L’été 2021 avait connu une vague d’émeutes et de pillages à grande échelle sans précédent depuis trente ans, qui avait laissé 350 morts.
Ces dix jours de violences, qui avaient touché diverses parties d’Afrique du Sud, avaient éclaté à la suite de l’incarcération de l’ancien président Jacob Zuma, empêtré dans de multiples affaire de corruption.