La crise qui sévit au quotidien national «Le Soleil» s’est accentuée ces derniers jours. D’ailleurs, les lecteurs ont été privés du canard durant trois (3) jours. Les travailleurs, regroupés au sein du Collège des délégués et l’intersyndicale, reprochent à leur Directeur général, Yakham Mbaye, une «gestion abusive» de la boite. Ces syndicalistes exigent même la démission de leur patron. Joint par PressAfrik, le directeur général du journal a botté en touche ces accusations et ne compte pas rendre le tablier.
« Ceux qui exigent ma démission, est-ce que c’est eux qui m’ont nommé ? Ce ne sont pas des syndicalistes qui m’ont nommé. C’est leur problème, ce n’est pas le mien. Ils vous ont donné des preuves ? Maintenant, dans ce pays, on se lève et on accuse quelqu’un sans preuve et je dois répondre de ça ? On dit que je suis un voleur. Qu’est-ce que j’ai volé ? On se lève et on me dit que je suis un détourneur. Qu’est-ce que j’ai détourné? Ceux qui disent que j’ai volé, qu’ils le prouvent », a réagi M. Mbaye, contacté par PressAfrik.
Le Directeur général du journal « Le Soleil » a balayé d’un revers de main les accusations portées contre sa personne. Il estime qu’on a jeté en pâture son honneur sans preuve. « Tout le monde oublie que je suis au Sénégal (…) On jette en pâture mon honneur sur la base de « on dit ». La seule chose que je peux vous dire, toute ma vie, j’ai vécu comme un digne citoyen. Je n’ai pas hérité, je ne suis pas né avec une cuillère en or dans la bouche. J’ai été salarié et je suis encore salarié. Je n’ai jamais volé et je ne crois pas que je volerai un jour ».
« J’assiste à un lynchage médiatique de personnes qui sont de ma famille »
Responsable politique du régime en place, Yakham Mbaye se dit « victime de lynchage médiatique » alors que son appartenance un pouvoir n’a jamais changé sa condition de vie. « Il faut être digne. Je suis du pouvoir. Je suis au côté du président Macky Sall dans une conjoncture qui n’est pas du tout favorable. Ceux qui jettent en pâture mon honneur en répondront devant Dieu. Pour le moment, je m’en remets à Dieu. L’appartenance à un pouvoir n’a pas changé m’a condition de vie », dira-t-il.
« J’ai amélioré le sort de chacun »
« Depuis plusieurs jours, j’assiste à un lynchage médiatique de personnes qui sont de ma famille, c’est-à-dire des journalistes. Personne d’entre eux ne m’a appelé pour demander ma version. Je suis dans des circonstances où je n’ai pas trop envie de parler, parce que je suis atteint dans mon honneur et dans ma chair, mais je fais l’effort », a-t-il regretté.
M. Mbaye croit dur comme fer que les accusations des syndicalistes sont d’ordre personnel et matériel. « Ceux qui m’accusent pour des intérêts particuliers et matérialistes, ils savent que je ne suis pas un voleur. Je ne me suis pas engraissé avec Le Soleil. Ils savent qu’individuellement pris, j’ai amélioré le sort de chacun. La vérité triomphera. De toute ma vie, j’ai vécu à la sueur de mon front. Je n’ai jamais profité d’une position de pouvoir. Ils veulent ma tête parce que je suis intransigeant, je ne suis pas un politicien. Je ne négocie pas les principes. Ceux qui me fréquentent savent qui je suis. J’ai trop mal pour ce que ma famille subit ».
Depuis vendredi, Le Soleil n’est pas dans les kiosques. Selon le Collège des délégués et l’intersyndicale qui sont en grève le journal ne pourra paraître que mercredi prochain. Les travailleurs accusent leur directeur d’ « abus flagrant de bien social », d’octroyer des « marchés nébuleux », et d’ « un conflit d’intérêt flagrant ».