L’exportation de la noix de cajou à partir du port de Ziguinchor, dans le cadre de la campagne de commercialisation 2024, a été l’une des mesures phares du ministre de l’Industrie et du Commerce lors de sa venue dans la capitale méridionale la semaine dernière. Une mesure mise à exécution avec l’arrivée du porte-conteneurs « Le Djilor ».
Cependant, les membres de l’Interprofession cajou du Sénégal (ICAS) nourrissent des inquiétudes et alertent sur l’incapacité de ce seul bateau à régler le problème de l’écoulement des noix de cajou. « Nous pensons que le seul bateau ‘Djilor’ ne peut pas régler le problème. Maintenant, l’exportation est ouverte à d’autres pavillons qui ne sont pas sénégalais, à d’autres navires qui ont déclaré devant le ministre qu’ils ont les capacités. On attend qu’ils respectent leurs engagements », a déclaré Boubacar Konta, le président de l’ICAS, qui redoute que les acteurs vivent les mêmes problèmes rencontrés en 2021 et 2022 avec des retards consistants et considérables sur les contrats d’exportation provoquant des conséquences énormes.
« Nous sommes pour le développement du port. Nous voudrions qu’il y ait beaucoup de bateaux qui viennent accoster au port de Ziguinchor. Nous sommes des exportateurs. Nous voulons que nos produits soient exportés à partir du port de Ziguinchor. On l’a défendu jusqu’à avoir le système Gaïndé », clarifie Boubacar Konta.
285 conteneurs vides débarqués
« Le Djilor » a débarqué 285 conteneurs vides, selon le président de l’ICAS. « Il y a 285 conteneurs vides, et c’est ça la difficulté. Le bateau ne peut retourner qu’avec 150 conteneurs. Et ça veut dire aussi que le bateau ne peut retourner qu’avec une capacité de 70 camions », a-t-il souligné. Konta invite les exportateurs à accompagner cette mesure. Le ministre a été trop prudent, parlant d’un essai d’un à deux mois, rappelle le président de l’Interprofession cajou du Sénégal qui appelle ses pairs à accompagner cette mesure du ministre et voir ce que cela va donner. L’État a investi des milliards pour rénover le port de Ziguinchor. Il va falloir poser des jalons clairs pour le développement de la Casamance et du port en particulier.
Malgré tout, l’arrivée du « Djilor » est un bon point pour l’anacarde et un bon départ dans le cadre de la mise en œuvre de la politique d’exportation de la noix de cajou à partir du port de Ziguinchor.