La Première ministre française Elisabeth Borne a annoncé mercredi que la hausse des tarifs de gaz et d’électricité serait limitée à 15% en 2023 pour les ménages, tout en précisant que « des chèques énergie exceptionnels seront versés » pour « les plus modestes ».
Le gouvernement a annoncé qu’il limiterait « les hausses de prix à 15% pour le gaz en janvier 2023 et à 15% pour l’électricité en février 2023 » pour « tous les ménages, les copropriétés, les logements sociaux, les petites entreprises et les plus petites communes ». Un « accompagnement spécifique » sera mis en place pour « aider les plus modestes », avec des « chèques énergie exceptionnels » de 100 ou 200 euros qui seront « versés d’ici la fin de l’année » à destination de 12 millions de foyers.
La France pourra passer l’hiver…
La France pourra passer l’hiver et faire face à la demande de gaz et d’électricité à condition d’économiser l’énergie, ont martelé mercredi les gestionnaires des réseaux, avant les annonces du gouvernement sur d’éventuelles hausses de tarifs. Sous l’effet de la guerre en Ukraine, les flux de gaz russe se sont taris vers l’Europe, ce qui fait craindre des pénuries dans l’hiver et provoque une envolée des prix sur les marchés. Or ce sont les prix du gaz qui entraînent ceux de l’électricité.
… mais devra économiser
Dans ce contexte, le gestionnaire du réseau français de gaz GRTgaz a tenu à rassurer mercredi sur les capacités de la France à “faire face” à la demande de gaz lors d’un “hiver moyen”, et ce tout en développant ses exportations vers l’Allemagne dès la mi-octobre. La France, dont les réserves sont bien remplies, devra toutefois faire un effort et économiser “dès maintenant” pour le cas d’un hiver très froid.
“Un risque de coupe n’est pas exclu”
Auparavant, dans la matinée mercredi, le gestionnaire du réseau français de transport d’électricité RTE avait lui aussi sonné la “mobilisation” en appelant les Français à faire un effort de sobriété, face à une situation qualifiée d’“exceptionnelle”. Selon RTE, un “risque de coupure ne peut pas être totalement exclu”, mais “il pourrait être évité en baissant la consommation nationale de 1 à 5% dans la majorité des cas, et jusqu’à 15% dans les situations météorologiques les plus extrêmes”. Concrètement, pour les entreprises, collectivités et particuliers, il s’agit de baisser ou reporter la consommation de chauffage, d’éclairage ou de cuisson, notamment lors des pics de consommation, le matin entre 8H00 et 13H00 et le soir entre 18H00 et 20H00.
“Pas de risque de black-out”
“En aucun cas, la France ne court un risque de ‘black-out’”, c’est-à-dire “la perte de contrôle totale du système électrique”, a tenu aussi à rassurer RTE, alors que la France est touchée comme le reste de l’Europe par une crise énergétique inédite. La situation de la France se retrouve fragilisée en raison d’une production électrique nucléaire au plus bas, liée à des travaux ou des problèmes de corrosion sur la moitié de ses 56 réacteurs. Même si EDF et ses dirigeants ont redit mercredi que les réacteurs à l’arrêt rouvriraient au cours de l’hiver, une fois les opérations de maintenance terminées.