Après un photo-montage d’Emmanuel Macron en tenue de combat, le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini a publié sur X une photo montrant le coup de tête de Zinédine Zidane asséné à un joueur italien lors de la finale de la Coupe du monde 2006.
« Moins d’Europe, plus d’Italie », écrit-il jeudi sur son compte, en légende des deux photos, la première représentant le coup de tête de Zidane sur le buste de Marco Materazzi, qui valut son exclusion à l’attaquant français, enfant de Marseille d’origine algérienne.
Zidane exclu, la France est battue par l’Italie aux tirs au but et la Squadra azzura est sacrée championne du monde à Berlin.
La seconde photo montre les joueurs italiens, dont le légendaire gardien Dino Zoff, soulevant la Coupe du monde de football en 1982 en Espagne.
Patron de la Ligue, parti anti-migrants en difficulté dans les sondages avant les élections européennes, Matteo Salvini multiplie les publications hostiles à la France et à l’Union européenne (UE) ces dernières semaines.
Mardi, il a publié un photo-montage d’Emmanuel Macron en tenue de combat et armé d’un fusil d’assaut, l’accusant de vouloir précipiter l’Europe dans la guerre avec la Russie.
« Une escalade militaire et des soldats italiens sur le front sur ordre de dangereux +poseurs de bombes+ ? Non merci », avait écrit M. Salvini, dont le parti appartient à la coalition gouvernementale dirigée par Giorgia Meloni.
« L’image de Zinédine Zidane qui donne un coup de tête à Materazzi (…) vise à simplifier un message selon lequel la France européiste de Macron accueillerait des immigrés et fils d’immigrés de pays à majorité musulmane représentés dans l’idéologie de Salvini comme étant essentiellement violents et criminels », a déclaré à l’AFP la philosophe Anna Bonalume, auteure de l’essai « Un mois avec un populiste » sur Salvini.
Le but est « de faire passer des émotions liées au football vers une opinion politique », a ajouté la philosophe, experte de la Ligue, estimant que « l’objectif principal de Salvini est de représenter une Europe en déclin guidée par des chefs d’Etat pro-européens comme Macron ».
Dans la dernière ligne droite des élections européennes du 9 juin, la Ligue est à la peine dans les sondages. Alors qu’elle avait recueilli plus de 34% en 2019, elle n’est plus créditée que de quelque 8% des suffrages, très loin derrière Fratelli d’Italia (post-fasciste) de Giorgia Meloni.
La Ligue fait partie, aux côtés du Rassemblement national (RN) français, du groupe Identité et démocratie au Parlement européen.