Chassez le naturel, il revient au galop. L’adage a, une fois de plus, été constaté ce mercredi 5 octobre au cours du procès des évènements du 28 septembre 2009. Le prévenu Moussa Dadis Camara calme et attentif faisant face au juge à l’ouverture du procès le 28 septembre dernier a disparu et fait place à l’homme au tempérament bouillant. Pour cause, la défense de l’ancien chef de la junte a sollicité du juge Ibrahima Sory Tounkara que leur client, au vu de son statut d’ancien chef d’Etat, soit libéré provisoirement ou à défaut qu’il soit placé en résidence surveillée jusqu’à l’audience devant se tenir le 10 octobre. Une requête qui n’a, visiblement, pas eu une suite favorable à en croire l’état du concerné exprimant toute sa rage dans son box.
Les débats de ce jour ont tourné autour de plusieurs sujets à savoir : la détention jugée arbitraire de certains accusés, la mise en liberté de Moussa Dadis Camara, l’évacuation sanitaire de Toumba Diakité, le rejet des certificats médicaux versés au dossier et la mise à l’écart de deux ONG constituées parties civiles (FIDH et l’OGDH).
Confiant, l’un des avocats du capitaine Moussa Dadis Camara pense que le tribunal va accéder à leur demande. « Le ministère public n’a pas été en mesure d’apporter le fondement légal de ses agissements. Nous osons espérer que le tribunal criminel va constater cette illégalité là et ordonner la remise en liberté pure et simple de monsieur Moussa Dadis Camara », espère Me Pépé Antoine Lamah dans des propos relayés par Africa Guinée.
La partie civile, quant à elle, estime que la défense souhaite ralentir le procès avec les exceptions soulevées aujourd’hui. « La défense a voulu tout simplement retarder le cours normal du procès. Nous pensons que le 10 octobre 2022, le tribunal va rejeter systématiquement toutes ces exceptions pour inviter les parties à aller au fond », a déclaré Me Thierno Amadou Oury Diallo qui persiste et signe que la FIDH et l’OGDH ont qualité de se constituer partie civile dans le procès des massacres du 28 septembre 2009 note nos confrères d’Africa Guinée.
Il ajoute : « La défense n’avait pas la qualité de soulever cette question dans la mesure où nous sommes en matière criminelle. L’article 491 en son alinéa 2 parle de prévenu. C’est le prévenu seulement qui peut soulever cette question alors que nous sommes en matière criminelle. Il n’y a que des accusés ici. Il n’appartient pas à la défense de soulever le défaut de qualité de ces deux ONG de défense des droits de l’homme qui se sont constituées parties civiles dans ce procès ».
Rendez-vous ce lundi 10 octobre pour ce qui pourrait être l’épilogue de cette affaire.