Réunis dimanche, les dirigeants de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) ont nommé le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, « facilitateur » pour un rapprochement avec les pays de l’AES (Alliance des États du Sahel). Mais son travail risque d’être vain, comme l’ont été les tentatives entreprises jusque-là.
Un espoir de courte durée ? Après sa nomination comme facilitateur, Bassirou Diomaye Faye a mis l’accent sur l’apaisement et le dialogue pour convaincre les pays de l’AES de revenir sur leur décision. Mais ces derniers n’ont aucunement l’intention de laisser de côté leur fédération.
Invité de l’ORTM, télévision nationale du Mali, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a en quelque sorte répondu à la dernière initiative de rapprochement de la CEDEAO avec la nomination de Bassirou Diomaye Faye comme « facilitateur ». Il a déclaré irréversible leur décision de quitter la CEDEAO. Pour le diplomate, les autres pays doivent s’y faire et avancer.
« Un chemin de non retour a été pris. Et il faut pouvoir intégrer cela pour que nous puissions avancer. Il n’est vraiment pas question de s’attarder sur ce point, nous devons plutôt travailler à réaliser ce qui est important pour nos populations (…) Je pense que le chemin qui est engagé n’est pas réversible », a-t-il déclaré.
Concernant le dialogue avec les autres pays, le ministre Abdoulaye Diop ne ferme cependant pas la porte, conscient qu’il est impossible de ne pas communiquer. « Nous sommes certains qu’il est possible d’envisager des actions bénéfiques pour notre population, tout en restant ouvert à un travail avec nos voisins et d’autres organisations avec lesquels nous partageons cet espace et avec lesquels nous sommes condamnés à vivre. Mais nous (l’AES) avons une approche, une vision et des objectifs différents, mais nous allons devoir maintenir la discussion avec les autres pour avancer », conclut le ministre.
Quelques jours après sa nomination par les autres dirigeants de la CEDEAO, le président Bassirou Diomaye Faye aura du pain sur la planche pour convaincre les pays de l’AES de rester dans l’espace communautaire de la CEDEAO. Une mission qui semble perdue d’avance face à l’intransigeance de ces pays.