Le régime militaire au Niger, au pouvoir depuis bientôt un an, après un coup d’Etat, a annoncé des baisses des prix de l’essence et du gasoil à la pompe, à partir du 23 juillet, a appris vendredi l’AFP de source officielle.
A partir de cette date, « les prix des hydrocarbures sont fixés comme suit : (essence) Super 91 : 499 FCFA (0,76 euro) le litre et gasoil : 618 FCFA (0,94 euro) le litre », indique le gouvernement nigérien, dans un communiqué consulté par l’AFP, soit une baisse de 7,5%
En 2022, l’augmentation du prix du gasoil avait suscité un vif tollé dans ce pays sahélien où plus de la moitié de la population vit sous le seuil d’extrême pauvreté selon la Banque mondiale.
L’objectif de ces réductions « est de permettre la baisse du prix des transports et par voie de conséquence celle des produits de première nécessité », précise le gouvernement.
L’économie nigérienne a souffert ces derniers mois des sanctions ouest-africaines imposées après le coup d’Etat du 26 juillet 2023 – mais levées en février – et de la suspension de programmes d’aides par plusieurs pays occidentaux.
Le FMI continue toutefois d’apporter de l’aide au Niger: il a annoncé mercredi le versement de 70 millions de dollars, pour des programmes, dont certains sont notamment liés à la transition écologique.
Le Niger est devenu producteur de pétrole en 2011 et dispose d’une raffinerie de pétrole pour une modeste production de 20.000 barils par jour, à Zinder (centre-est).
Officiellement, les réserves prouvées du pays tournent autour de deux milliards de barils.
Fin juin, la Société nigérienne du pétrole (SONIDEP), compagnie nationale, a lancé ses premières opérations de prospection et d’exploitation dans l’est désertique du pays, où une entreprise chinoise exploite l’or noir depuis 2011.
Mais pour l’heure, une brouille diplomatique avec le Bénin voisin affecte les exportations du pétrole nigérien.
Un oléoduc de près de 2.000 km est censé transporter le brut jusqu’au port béninois de Sèmè-Kpodji, mais le Niger refuse toujours de rouvrir sa frontière « pour des raisons de sécurité » et a coupé les vannes du pipeline.
Cotonou étant la principale voie de sortie du pétrole, le Niger, pays enclavé, s’est tourné vers le Togo, autre pays côtier, pour écouler ses exportations via un corridor plus long et plus risqué, qui passe par le Burkina Faso.
Le Burkina comme le Niger, sont la cible d’attaques jihadistes récurrentes.