Au Sénégal, l’actualité du football est dominé par la polémique liée au différend entre la ministre des Sports, Khady Diène Gaye, et la Fédération sénégalaise de football (FSF). Pour rappel, la tutelle avait exigé la remise des états financiers de la campagne de la Coupe du monde Qatar 2022 et de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) Côte d’Ivoire 2023 à l’équipe dirigée par Me Augustin Senghor.
La réponse de celle-ci n’avait pas tardé, répliquant vertement que « les budgets de ces compétitions ont toujours été arrêtés par les services du Ministère des Sports, soumis au Ministère des Finances et exécutés exclusivement et en totalité par les services financiers du Ministère de tutelle» avant de renvoyer la nouvelle ministre à ses propres services.
Une tournure que regrette Louis Lamotte, membre du comité exécutif de la FSF d’autant plus qu’appuie-t-il, « cet échange pouvait être évité ». Interrogé par Record, l’ancien président de la Ligue sénégalaise de football professionnel (LSFP) explique : « En tant que ministre, en tant que tutelle, madame la ministre a besoin d’informations. C’est son droit de nous interpeller, à tout moment. Sauf que le thème sur lequel il nous interroge, c’est-à-dire l’argent de la campagne de la Coupe du monde 2022 et celle de la CAN la même année, n’est pas de notre ressort. Cet argent est géré par le ministère des Sports et non par la fédération. »
Il poursuit : «Je vous ai dit que c’est le ministère qui octroie les primes sur la liste des 55 bénéficiaires. Et la FSF n’y compte que 5 personnes. Je ne vais pas faire de commentaires, parce qu’elle nous a écrit une lettre, on lui a répondu et, pour mol, c’est fini. Mais ce qui m’étonne, c’est pourquoi elle n’a pas les informations dont elle a besoin au niveau de son ministère ? Ses services devaient faire le bilan et à son arrivée au mois d’avril 2024, elle devrait pouvoir le trouver sur place. »
De leur côté, enchaîne l’interlocuteur du journal spécialisé, « à l’issue de ces deux campagnes, Augustin Senghor avait donné deux semaines à chacun d’entre nous pour pouvoir faire le bilan. Au bout de deux semaines, on a fait un Comité exécutif où chaque partie impliquée a fait son rapport bilan. Moi, qui vendais par exemple les maillots, j’ai fait le point, au maillot près, des recettes, et du stock restant ».
Louis Lamotte d’embrayer : « Augustin est très avare (rires). […] Avant de lui faire sortir un sou des caisses de la fédération, il faut que tout soit clair. Et c’est ça l’éthique de gestion. L’État à son barème d’indemnités, le privé aussi. Quand on m’envoie en mission en France, ce que l’on me donne est toujours calculé, selon la durée, le temps. Ce n’est pas de l’enrichissement sans cause. Ce sont des remboursements de frais et non des salaires ou des primes » avant de conclure : « Pour la gestion de l’argent de la FIFA, un dispositif plus contraignent que celui du ministère des Sports est mis en place. Chaque année, la FIfA envoie deux missions d’audit à la FSF pour contrbler comment son argent est géré. Avant de prétendre à un appui de la FIFA, il faut d’abord justifier comment tu as utilisé l’argent qu’elle a donné. C’est strict et organisé. Les ressources de la FSF sont tellement encadrées que toute personne, qui est de l’autre côté et qui pense que les gens de la fédération s’enrichissent, elle se trompe. […]. »