Le prix de l’essence à la pompe a une nouvelle fois bondi mercredi au Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique, un mois après avoir déjà subi une forte augmentation, dans un contexte de profonde crise économique.
A Lagos, la capitale économique du pays, les stations-service de la NNPC – la compagnie pétrolière nationale – affichaient le litre de PMS (premium motor spirit, essence) à 998 nairas (0,62 dollar), contre 855 nairas jusqu’à la veille, soit une augmentation de 17%.
Début septembre, la NNPC avait déjà augmenté les prix de 45%, faisant passer le litre d’essence d’environ 610 nairas à 855.
Depuis son arrivée au pouvoir en mai 2023, le président nigérian Bola Ahmed Tinubu a mis fin à la subvention des carburants qui coûtait au gouvernement des milliards de dollars par an pour maintenir les prix de l’essence à un niveau artificiellement bas, provoquant un triplement du prix de l’essence.
L’essence se vendait auparavant moins de 200 nairas le litre.
Les réformes économiques engagées par la nouvelle administration, destinées à attirer les investissements sur le long terme, ont plongé le pays dans une grave crise économique, avec une inflation dépassant 30%, son niveau le plus élevé depuis trois décennies.
A Abuja, la capitale fédérale, et Kano, la principale ville du nord du pays, le prix de l’essence était affiché à 1.030 nairas (0,64 dollar) mercredi.
La NNPC n’a pas commenté cette nouvelle hausse.
« Nos patrons n’augmentent pas nos salaires et nous payons le transport tous les jours. Les prix des denrées alimentaires augmenteront également », a indiqué à l’AFP Emem Bob, une commerciale de 24 ans devant une station-service de Lagos.
Le 1er octobre, jour de la fête nationale nigériane, des organisations politiques et de la société civile avaient appelé à des manifestations, qui n’ont en définitive été que très peu suivies.
Le même jour, le président Tinubu a appelé « une fois de plus » les Nigérians à « faire preuve de patience ».