Alioune Tine, fondateur du think tank Afrikajom Center, juge impératif de nommer une personne indépendante à la tête de la Direction Générale des Elections (DGE). « En refusant d’appliquer une décision de justice, le Directeur Général des Élections (NDLR : Tanor Thiendella Sidy Fall) s’est discrédité et devrait être limogé », estime M. Tine sur X.
Alioune Tine déplore, par ailleurs, la faiblesse de l’opposition “face à un pouvoir qui domine dans le rapport de force”. Un rapport de force en sus d’un parti pris qui est, selon lui, “en train d’empoisonner le processus électoral d’une présidentielle, la plus problématique de l’histoire politique ».
L’ancien patron de la Rencontre Africaine des Droits de l’Homme (RADDHO) a, en outre, souligné les reculs notés selon lui dans la transparence du processus électoral : « Le régime actuel est en train de mettre un terme à un cycle démocratique démarré difficilement avec le code consensuel de 1991, qui n’a cessé d’être renforcé avec la création de l’Onel en 97 dirigé par un général et le ministère de l’intérieur dirigé par un général. Ce cycle nous a permis de réaliser l’alternance de 2000. Wade a poursuivi cette tradition en nommant à la tête du ministère de l’Intérieur une personne non partisane, indépendante et compétente. La raison est simple, rassurer l’opposition sur un processus électoral libre, équitable apaisé et susciter la confiance des acteurs. C’est cette tradition démocratique fondée sur le respect des droits de la minorité, la concession consistant à nommer une personne non partisane, indépendante et compétente. La raison est simple, rassurer l’opposition sur un processus électoral libre, équitable apaisé et susciter la confiance des acteurs. C’est cette tradition démocratique fondée sur le respect des droits de la minorité, la concession consistant à nommer une personne indépendante répond à cette préoccupation » .
Pour une sortie de crise, Alioune Tine propose la tenue d’un dialogue afin de trouver un « minimum d’accord » qui permettra d’avoir « un processus électoral, apaisé, équitable » et de faire revenir la confiance entre les acteurs. Pour ce faire, il appartient, pour Alioune Tine, au président Macky Sall « qui justement a été élu grâce à la tradition démocratique et électorale établie par ses prédécesseurs », d’en prendre la responsabilité.
Cette sortie de Alioune Tine est une réaction aux désagréments vécus par le Député, Ayib Daffé. Ce dernier, mandataire de l’opposant Ousmane Sonko, s’est vu une nouvelle fois refuser la possibilité de récupérer les fiches de collecte de parrainage à la Direction générale des élections.