Une cinquantaine de personnes accusées de « sorcellerie » sont mortes en Angola après avoir été contraintes de boire une décoction à base de plantes censée déterminer si elles pratiquent ou non des rites considérés comme occultes, selon des sources locales et policières jeudi à la radio nationale.
De nombreux Angolais ont recours à des « sorciers » dotés de pouvoirs supérieurs selon certaines croyances, pour résoudre un conflit ou avant une prise de décision. Ces pratiques sont notamment combattues par l’Eglise dans l’ancienne colonie portugaise à majorité catholique.
« Plus de 50 victimes ont été forcées à boire ce mystérieux liquide qui, selon les conseillers traditionnels, prouve que la personne pratique ou non la sorcellerie », a expliqué à la radio nationale Luzia Filemone, élu local de la municipalité de Camacupa (centre) où le nombre de décès a rapidement augmenté au cours des deux derniers mois.
« Le nombre des décès liés à l’ingestion de ce liquide est passé de 30 à 50 », a indiqué à la radio nationale le chef de la police locale, António Samba.
Il n’existe pas de loi en Angola punissant formellement la « sorcellerie ». Mais dans la pratique, des « sages » jouant au sein de certaines communautés le rôle de conseillers sont consultés pour déterminer si une personne est ou non un « sorcier ».
Le processus consiste à faire ingérer une boisson à base de plantes appelée « mbulungo » aux prétendus « sorciers ». Selon certaines croyances, si la personne succombe après avoir bu le liquide, il est alors prouvé que celle-ci pratiquait des faits de sorcellerie.
« C’est une pratique répandue de faire boire le supposé poison à cause de croyances en la sorcellerie », a expliqué à la radio le porte-parole de la police provinciale, António Hossi, alertant sur une récente multiplication des cas dans la région.