La police de la capitale britannique fait face à de nombreux scandales. En un an, un millier de policiers londoniens ont été suspendus ou réaffectés.
Un policier londonien a été inculpé pour le meurtre d’un jeune homme noir tué par balle il y a un an dans le sud de la capitale britannique, a annoncé, mercredi 2 septembre, la justice britannique. La mort de Chris Kaba, en septembre 2022, avait donné lieu à plusieurs manifestations pour demander justice et relancé le débat sur le racisme au sein de Scotland Yard.
Après un « examen attentif » des éléments de l’enquête menée par la police des polices britannique, le Crown Prosecution Service « a autorisé l’inculpation pour meurtre », a déclaré dans un communiqué Rosemary Ainslie, cheffe de la division spéciale du parquet. Le policier, dont l’identité n’a pas été divulguée pour des raisons juridiques, doit être présenté jeudi à la Westminster Magistrates’Court.
La victime, âgée de 24 ans au moment des faits, avait été touchée le 5 septembre 2022 par une balle qui avait traversé le pare-brise de la voiture qu’il conduisait dans une petite rue résidentielle du sud de Londres. Il était suivi par une voiture de police et une autre voiture de police bloquait la rue. Il était mort à l’hôpital quelques heures plus tard.
Selon la police, la plaque d’immatriculation du véhicule qu’il conduisait, et qui ne lui appartenait pas, avait été détectée par une caméra signalant qu’il était lié à un incident impliquant des armes à feu dans les jours précédents.
Chris Kaba « avait un avenir radieux devant lui, mais sa vie a été écourtée », a dénoncé sa famille dans un communiqué de l’association Inquest, spécialisée dans les morts liées à des actes d’agents de l’Etat. « Chris était un homme noir non armé qui s’est fait tirer en pleine tête dans les rues de Londres », a souligné Anita Sharma, l’une des responsables de l’association, rappelant l’inquiétude soulevée par la mort du jeune homme, qui selon elle « a révélé une nouvelle fois le racisme et la violence » dans le maintien de l’ordre au Royaume-Uni.
Selon Inquest, 1 870 morts ont été recensées depuis 1990 pendant ou à la suite d’une garde à vue ou d’un contact avec la police. Elles n’ont donné lieu qu’à une seule condamnation : celle d’un policier, Benjamin Monk, à huit ans de prison en 2021, pour homicide involontaire, à l’issue d’une requalification de poursuites d’abord engagées pour meurtre. L’agent avait été condamné pour avoir tué l’ancien footballeur professionnel Dalian Atkinson, mort en 2016 après avoir subi une décharge de taser de 33 secondes.
La police londonienne fait face à une crise de confiance de la population. Un millier de policiers londoniens ont été suspendus ou réaffectés en un an, a annoncé mardi Scotland Yard, qui a lancé une vaste opération de nettoyage dans ses rangs après une série de scandales.
Le Monde avec AFP