Le Baccalauréat 2022 aura battu un record en matière de taux de réussite. Après les deux tours, plus de la moitié des candidats sont déclarés admis, soit plus que le taux de réussite de 2020 (48,22%), considéré à l’époque comme une première. « Ce qu’il faut retenir c’est que cette année, on a dépassé les 50% », révèle le Directeur de l’Office du bac, Pr Sossé Ndiaye qui précise ne pas pouvoir donner les chiffres exacts avant d’avoir tout finalisé.
A noter qu’au premier tour, il y a eu 23,95% pour le bac général. Si on y ajoute le bac technique, ça fait un peu plus de 24% de taux de réussite au premier groupe.
Plus de 50% de taux de réussite ! Même si certains y verront près de 50% de taux d’échec, il n’en demeure pas moins qu’il y a de quoi être satisfait au Sénégal où le chiffre se situe entre 30 et 40% depuis près d’une décennie. « Lorsqu’un résultat est positif et c’est le cas, il faut l’attribuer aux acteurs, à savoir les élèves, les enseignants et ceux qui ont en charge l’éducation, à commencer par les plus hautes autorités », commente Sossé Ndiaye. Selon lui, cela prouve que les uns et les autres ont correctement fait leur travail.
Réforme du bac
Par ailleurs, depuis 2017, le ministère de l’enseignement supérieur dirigé à l’époque par Mary Teuw Niane avait initié un séminaire pour réfléchir sur une réforme du baccalauréat. Mais depuis le départ du mathématicien, tout semble au point m**t.
Interpellé sur la question, Sossé Ndiaye précise que leur rôle se limite à la réflexion, l’application revenant aux décideurs. « Il faudrait d’abord que cette réforme soit actée, que les acteurs discutent pour convenir de ce qu’il faut mettre comme contenu dans cette réforme pour son application ».
17% des effectifs en sciences
Autre préoccupation, la prédominance des filières littéraires. En 2014, après la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur, il a été retenu de porter à 30% la part de l’enseignement technique et de la formation professionnelle. 8 ans après, le bac 2022 à enregistré plus de 82% de littéraires. « Nous avons à peu près 17% qui sont dans les filières scientifiques », regrette Pr Sossé Ndiaye.
L’enseignant déclare que les élèves sont comme des feuilles blanches, on y trouver ce qu’on a écrit. Autrement dit, s’ils sont dans les filières littéraires, ils auront nécessairement le bac littéraire, s’ils sont orientés en sciences et technique, ils seront bacheliers en science et ils pourront suivre des formations scientifiques et techniques dans le supérieur.
Pourtant l’instant, l’orientation semble ratée. Ce qui ne rassure pas. « C’est inquiétant oui, mais je pense que des efforts sont en train d’être faits. Il y a même des écoles qui sont spécifiquement dédiées à la science et technique. Et je pense que ça va faire tâche d’huile pour plus d’équilibre », espère le patron de l’Office du bac. Pr Sossé Ndiaye rappelle que les filières littéraires doivent continuer à exister de par leur importance. Ce qui pose problème ici, dit-il, ce sont les effectifs assez élevés. Il faut donc aller à l’équilibre.