Hammady Diouf, le procureur de la République, a fait face à la presse ce jeudi, pour s’exprimer sur les circonstances du décès de François Mancabou, en détention. Ci-dessous ses propos.
«Selon les renseignement reçus, que l’enquête aura la charge d’élucider, le défunt, contrairement aux autres qui gardaient le calme et la sérénité durant toute la phase de garde à vue, a pour ce qui le concerne, violemment cogné le mur et les grilles de la cellule rétention sans que l’on sache réellement ses motivations profondes.
Je dois dire à ce propos, et sur ce plan, que les enquêteurs disposent d’images vidéo de 13 minutes qui seront versées dans la procédure. Tous ces incidents qui ont pu déboucher sur cette issue fatale, les vidéos sont détenues par les enquêteurs actuellement. Lesquelles images seront versées dans l’enquête qui sera conduite.
Pour ma part, j’ai donné des instructions à la Dic d’ouvrir instamment une enquête diligente exhaustive et rigoureuse sous mon autorité directe, afin de déterminer les causes et circonstances exactes du décès. Dans cette perspective, je dois vous annoncer qu’une autopsie a été instamment ordonnée par le ministère public.»
Le Dossier du défunt
« M. Mancabou a été interpellé dans le cadre de l’enquête conduite par la sûreté urbaine pour des faits d’actes de terrorisme et d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Il a été arrêté le 17 juin à 7H à son domicile suite aux développements de l’enquête et trouvé porteur d’une arme à feu de type Walter, calibre 22, avec 9 munitions.
Selon les renseignements dont on dispose à ce stade de la procédure, son rôle consisterait, dans le cadre de ce qui est appelé la force spéciale, à développer des stratégies d’attaque et de harcèlement contre les forces de sécurité, lors des manifestations qui étaient envisagées à l’époque. Concernant l’arme à feu, le défunt ne disposait pas d’une autorisation régulière. Car celle dont il détenait était frappé de caducité depuis 15 ans.
Si les 10 autres mis en cause ont été déférés et inculpés sur la base de charges réelles de complot contre l’autorité de l’Etat, d’actes de nature à occasionner des troubles d’ordre politique graves et à compromettre la sécurité publique, d’association de malfaiteurs, de destruction de biens appartenant à l’Etat ou intéressant la chose publique, de détention, de transport de produits et substances incendiaires, de détention d’armes en rapport avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme et complicité, il reste en revanche que François Mancabou, le défunt, n’a pu être déféré du fait de son état de santé qui ne le permettait pas.»