La loi sur la transplantation rénale a été votée en 2015. C’est ainsi qu’un Conseil national du don te de la transplantation (Cndt) a été mis en place pour réfléchir sur un cadre de faisabilité.
Depuis, l’entité dessine les contours de la greffe et de la transplantation. Le Sénégal en est encore au processus.
Interpellé sur les raisons de ce retard, le professeur El Hadj Fary Ka, Président du conseil, explique que la première transplantation aura lieu lorsqu’on aura un hôpital et qu’on aura estimé qu’il peut transplanter. «Notre rôle est d’évaluer. Il y a des hôpitaux qui ont déposé. Ils sont au moins quatre. D’autres ont manifesté leur intérêt. Seulement, il reste des compléments d’information. C’est quelque chose de nouveau pour les hôpitaux et il faut les aider pour la grille qui va des ressources humaines, à l’organisation interne de l’hôpital, aux infrastructures, aussi bien les labos que la radiologie, les lits d’hospitalisation…», dit-il.
lI est donc impossible pour lui de donner une date exacte. Mais il souhaite tout de même qu’elle soit le plus rapidement possible. « Au-delà du Cndt, nous sommes des praticiens. Nous gérons des insuffisants rénaux. Nous savons ce que cela coûte».
Interpellé sur les centres de dialyse et la transplantation, le Pr. Kâ estime qu’ouvrir des centres de dialyse ne dispense pas de la transplantation. «Il faut transplanter nos malades, car (la transplantation) donne une meilleure espérance de vie, une meilleure qualité de vie et coûte moins cher ».
S’agissant des dépenses, il note que les milliards que l’État investit dans la dialyse, la moitié servirait à transplanter beaucoup de personnes. « L’État n’a aucun intérêt à vouloir faire de la dialyse le traitement de choix de l’insuffisance rénale’’.
À cet effet, il indique qu’il y a des pays qui ont fait la transplantation et qui se sont arrêtés pendant 10 à 15 ans. Il ne faut pas commencer à transplanter pour ensuite arrêter. Il faut que cela dure », dit-il.
Par ailleurs, l’État compte accompagner les transplantés. « Les médicaments de la transplantation coûtent cher. Il faut que nous puissions les accompagner. Il faut encadrer la transplantation’’, soutient-il.
A l’en croire, la greffe ne doit pas être une activité pour les nantis. ‘’C’est notre combat. Il faut que nos parents paysans et éleveurs puissent avoir les mêmes chances que le haut cadre qui est à Dakar, et cela est une organisation », conclut-il.