« Ma déclaration de politique générale (DPG) est prête et je vous réitère toute mon impatience à tenir cet exercice de présentation des grands axes des politiques publiques et de l’action du gouvernement suivant les orientations du président de la République », a déclaré Ousmane Sonko dans une lettre réponse adressée au député Guy Marius Sagna.
Cependant, le Premier ministre, qui a fixé la date du 15 juillet pour se conformer à cette pratique républicaine exigée par la Constitution, entend le faire devant « un jury » autre que le Parlement, si la carence constatée sur le règlement intérieur persiste.
En effet, celui-ci avait subi un toilettage en mai 2019, lorsque le poste de Premier ministre avait été supprimé. Toutes les dispositions relatives au poste de chef du gouvernement qui avaient été rayées de l’ordonnancement n’ont pas été réintégrées lorsque la fonction a été rétablie en décembre 2021.
Prenant la balle au bond, le député Thierno Alassane Sall, apparemment secoué par la décision du PM Sonko, parle d’une « crise factice ».
« Après l’alternance, on était en droit d’espérer discuter solutions à nos institutions à terre, au chômage écrasant la jeunesse, à la corruption généralisée ou encore à l’éducation de nos enfants en déliquescence. Au lieu de cela, on débat sur le débat, et le Premier ministre menace d’aller faire sa déclaration de politique générale au marché Sandaga, si cela lui plaît », dénonce-t-il dans X.
Le président de la République des valeurs d’ajouter : « Plutôt que de lancer un ultimatum à l’Assemblée nationale à qui il est tenu de par la Constitution de s’adresser, Ousmane Sonko serait mieux inspiré de se rapprocher de cette institution et de trouver une solution à cette crise factice. »