Les 1496 milliards de francs Cfa promis par les pays riches et des banques spécialisées dans le financement du développement pour aider le Sénégal à réduire sa dépendance aux énergies fossiles, n’est pas une manière de freiner la production gazière du Sénégal, a insisté le Président français. ”On ne dit pas au Sénégal : “vous avez du gaz mais vous n’avez pas le droit de l’utiliser”. D’autant plus qu’en Europe, il y a des pays qui rouvrent des centrales à charbon. L’accord de transition juste pour le Sénégal, comme nous l’avons fait pour l’Afrique du Sud, pour l’Indonésie et pour d’autres pays, vise à lui permettre d’avoir une transition pour des produits qui créent de la richesse et de l’électricité et qui réduit les émissions. Pour le cas du Sénégal, on va lui permettre aussi de développer ses projets gaziers. Le Sénégal s’engage à avoir 40% d’énergie renouvelable dans son mix. Mais il va développer du gaz. L’objectif est de sortir les grands émergents du charbon”.
M. Macron a souligné par ailleurs que cet accord “n’endette pas le Sénégal”. “Ce sont des prêts concessionnels à des conditions très avantageuses pour le Sénégal sur du très long terme. Derrière cet accord, il y a des activités rentables. 40% d’énergie renouvelable d’ici 2030, sachant qu’ils vont faire du gaz, c’est très exigeant pour le Sénégal. Cela justifie qu’on ait cet engagement et cela va permettre au Sénégal de se développer”.
Macky Sall : “Le gaz peut cohabiter avec l’énergie renouvelable”
Pour rappel, un groupe de pays riches et de banques de développement se sont engagés à mobiliser 2,5 milliards d’euros (près de 1500 milliards F CFA) pour aider le Sénégal à réduire sa dépendance aux énergies fossiles, a annoncé jeudi le président Macky Sall lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris.
« Le Sénégal s’est engagé à monter à 40% d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 (…) avec un financement de l’ordre de 2,5 milliards d’euros », a déclaré le président sénégalais, en annonçant ce « partenariat pour une transition énergétique équitable » (JETP) noué avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Canada et l’Union européenne.
« Nous pensons que si cet argent est mobilisé nous pourrons atteindre voire dépasser cet objectif », a-t-il ajouté.
« Nous sommes à 31% d’énergies renouvelables sur la base d’une dette qui est faite dans des conditions pas toujours favorables », a-t-il défendu, réclamant « qu’on soit juste avec nous pour que les énergies comme le gaz, qui doit être une énergie de transition, puissent cohabiter avec l’énergie renouvelable ».
De fait, le partenariat reconnaît que « le Sénégal entend utiliser ses ressources en gaz naturel comme une énergie de transition » avec en ligne de mire « une sortie progressive des combustibles au fioul lourd », affirme la déclaration politique établie par les parties prenantes, dont la Banque mondiale et la Banque africaine de développement.
Ce JETP est noué « pour une période initiale de 3 à 5 ans à partir de 2023 » et « des financements supplémentaires pourront être mobilisés durant et au-delà de cette période pour soutenir les ambitions sénégalaises », poursuit la déclaration.