L’internet a été rétabli au Gabon quelques heures après un coup d’Etat militaire et trois jours après avoir été coupé par le gouvernement qui invoquait des risques de violences le jour de la présidentielle, a constaté mercredi un journaliste de l’AFP.
Juste après l’annonce officielle, dans la nuit, de la victoire du président sortant Ali Bongo Ondimba, un groupe d’une douzaine de militaires a affirmé à la télévision d’Etat avoir « mis fin au régime en place ».
Un groupe d’une douzaine de militaires et de policiers gabonais a annoncé, mercredi 30 août, dans un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon 24 abritée au sein de la présidence, l’annulation des élections au Gabon, la dissolution de « toutes les institutions de la République » et la « fin du régime ».
Parmi ces militaires figuraient des membres de la garde républicaine (GR), la garde prétorienne de la présidence reconnaissables à leurs bérets verts, ainsi que des soldats de l’armée régulière et des policiers. L’intervention a ensuite également été diffusée sur la télévision publique Gabon 1ère.
Cette déclaration a eu lieu juste après l’annonce officielle de la victoire d’Ali Bongo à l’élection présidentielle avec 64,27% des voix. Au pouvoir depuis 14 ans, le président sortant briguait un troisième mandat aux élections de samedi 26 août qui ont regroupé trois scrutins, présidentiel, législatifs et municipaux, tous sur un seul tour.
Le sort d’Ali Bongo Ondimba, dont la famille dirige le Gabon, pays riche en pétrole depuis plus de 55 ans, n’était pas connu dans l’immédiat. Le quartier de sa résidence était très calme mercredi matin, selon des témoignages. Ali Bongo est apparu pour la dernière fois en public samedi lorsqu’il est allé voter.
Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba est « en résidence surveillée » entouré de sa famille et de ses médecins et l’un de ses fils a été arrêté, notamment pour « haute trahison », annoncent les militaires auteurs d’un coup d’État dans la matinée.