Le Maroc et la France «ont ‘demandé diplomatiquement’ [à Macky Sall] de cesser toute ingérence dans la vie politique [sénégalaise]». Wal fadjri Quotidien, qui donne l’information dans son édition de ce vendredi 24 mai, citant «une source digne de foi», rapporte que Paris et Rabat ont ainsi remonté les bretelles à l’ancien chef de l’État en réaction après ses récents appels à la mobilisation lancés à ses compagnons de l’APR et de Benno Bokk Yakaar dont il reste la leader.
Après avoir passé le témoin à son successeur à la tête du Sénégal, le 2 avril dernier, Macky Sall s’est installé au Maroc. Désormais, il assume les fonctions d’envoyé spécial du Pacte de Paris pour la planète et les peuples. «À ce titre, souligne l’informateur de Walf Quotidien, il a une obligation de réserve. En outre, le fait qu’il réside au Maroc l’astreint à ne pas parler publiquement des questions politiques sénégalaises. Son immixtion dans la vie politique nationale va sans doute mettre [mal à l’aise] ces deux pays [face au] Sénégal.»
Le journal affirme que c’est pour éviter d’arriver à une telle situation que le Maroc et la France, «qui visiblement ne veulent pas être en froid avec les nouvelles autorités sénégalaises», ont demandé à Macky Sall ne se faire discret au sujet des questions politiques domestiques sénégalaises.
Récemment, plusieurs initiatives politiques attribuées à l’ancien chef de l’État ont été relayées par les médias. La dernière : le 6 mai, le chef de l’APR et de Benno s’est entretenu au téléphone avec des responsables de son parti qui se réunissaient à Kaffrine. Il a profité de l’occasion pour demander aux siens de diagnostiquer la défaite de leur candidat à la présidentielle du 24 mars dernier et de vulgariser le bilan de ses 12 ans à la tête du Sénégal.