Prenant le prétexte de la guerre en Ukraine qui fait craindre le pire sur le marché mondial, le ministre du Commerce veut déclencher de vastes opérations d’importations de produits alimentaires pour les stocker et parer à d’éventuelles pénuries mondiales afin d’éviter que lorsqu’il faudra les acheter, à bonne date, que les prix soient hors de portée.
La question qui se pose est de savoir que le Sénégal a toute cette capacité de stockage ? E quels seraient les efforts demandés au Trésor public en terme de subventions et autres remises fiscales ? Selon Walf Quotidien si ces questions essentielles ont échappé à la vigilance du ministre du Commerce, son homologue des Finances et du Budget n’est pas tenté par cette « frénésie ambiante » d’Aminata Assome Diatta.
Les opérateurs économiques interpelés par nos confrères sur la question, estiment tous qu’il ne peut être toujours questions de ne compter que sur les subventions de l’Etat pour assurer l’approvisionnement correct du marché et la maitrise des prix.
Il s’y ajoute que ces importations sont vues d’un mauvais œil par les producteurs locaux dont certains, comme la Compagnie sucrière sénégalaise (Css), sont en mesure de satisfaire le marché sans recourir aux mécanismes de soutien des prix des produits importés.
Interrogée sur la question, la Direction de cette entreprise assure qu’elle «détient suffisamment de stocks pour assurer les besoins du marché pendant au moins 6 mois encore». Manifestement, les Finances semblent partager cette analyse et à en croire les présents à la rencontre d’hier, après le Conseil des ministres, sur les prix et l’approvisionnement des marchés, les importations ne peuvent être envisagées qu’après épuisement des productions locales, surtout que maintenant, toutes les importations de produits alimentaires sont soutenues par les Finances qui dépensent énormément en subventions.