Des experts de l’ONU en droits humains ont demandé lundi l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les « allégations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité » par toutes les parties depuis l’attaque du 7 octobre lancée par le Hamas en Israël.
Dans un communiqué, Morris Tidball-Binz, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les exécutions extrajudiciaires, et Alice Jill Edwards, rapporteure spéciale sur la torture, soulignent la nécessité que ces enquêtes soient « rapides, transparentes et indépendantes ».
Ces experts sont mandatés par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU mais ne s’expriment pas au nom de l’organisation.
« Des enquêteurs indépendants doivent recevoir les ressources, le soutien et l’accès nécessaires pour mener des enquêtes rapides, approfondies et impartiales sur les crimes qui auraient été commis par toutes les parties au conflit », ont demandé M. Tidball-Binz et Mme Jill Edwards, dans le communiqué.
« Le devoir d’enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité (…) est une obligation juridique fondamentale », ont-ils ajouté, au dernier jour de trêve à Gaza avant une possible prolongation.
La bande de Gaza est assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements israéliens en représailles à l’attaque sanglante lancée par le mouvement islamiste palestinien contre Israël le 7 octobre, lors de laquelle, selon les autorités israéliennes, 1.200 personnes, en grande majorité des civils, ont été tuées.
L’armée israélienne a estimé à 240 le nombre total d’otages enlevés par le Hamas lors de l’attaque. Depuis vendredi une quarantaine ont été libérés en échange de la libération de prisonniers palestiniens détenus en Israël.
En représailles de l’attaque du 7 octobre, Israël a promis d' »éliminer » le Hamas. Dans la bande de Gaza, 14.854 personnes, dont 6.150 âgées de moins de 18 ans, ont été tuées par les frappes israéliennes, selon le gouvernement du Hamas.
Les deux rapporteurs de l’ONU appellent la communauté internationale à veiller à ce que tous les responsables des violations les plus graves des droits humains – en particulier ceux qui sont à des postes de commandement – soient « rapidement traduits en justice ».
Ils expliquent également que les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles et relèvent de la compétence universelle.
« Nous encourageons tous les Etats à jouer un rôle proactif en identifiant les principaux auteurs présumés et en contribuant à faciliter les poursuites grâce au principe de l’entraide judiciaire », indiquent-ils.