La renégociation des contrats que le Sénégal a signés “de manière léonine” avec ses partenaires est ”la seule issue à la délicate et teigneuse question du chômage de masse”, soutient le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef).
“Nos partenaires doivent comprendre que la seule issue à la délicate et teigneuse question du chômage de masse […], c’est la renégociation de toutes les conventions qui ont été signées de manière léonine”, a-t-il déclaré.
Ousmane Sonko et le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, animaient une conférence, jeudi, à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, sur le thème : “Échanges sur l’avenir des relations entre l’Afrique et l’Europe”.
Selon M. Sonko, “aujourd’hui, aussi bien au niveau des clauses juridiques, des clauses financières, des clauses techniques”, les contrats signés par le Sénégal dans le domaine de l’exploitation des ressources naturelles, “sont au détriment de notre peuple”.
Prenant le cas de l’exploitation de gaz, Ousmane Sonko, disant s’exprimer en tant que chef de parti et non du gouvernement, a alerté : “Si nous ne prenons pas nos responsabilités, dans les quinze ou vingt ans, le Sénégal ne gagnera pas un kopek de ce gaz.
“Et ce serait inadmissible. C’est pourquoi, nos partenaires, s’ils sont véritablement nos partenaires, doivent encourager et accompagner ce processus de rééquilibrage du bien que chaque partie doit gagner dans la gestion de nos ressources naturelles”, a-t-il commenté.
“Nous acceptons qu’un investisseur qui a pris des risques, qui a investi, doit gagner, doit avoir un retour sur investissement, mais nous n’acceptons pas qu’il gagne tout et que nous […], presque rien. Ça, ce n’est pas l’Afrique de 2024”, a ajouté Ousmane Sonko sous les applaudissements d’un public composé notamment de centaines d’étudiants.
Il considère donc que “ce n’est que pure justice si le peuple sénégalais réclame le juste gain sur ses ressources naturelles”.
Le leader du Pastef est ensuite revenu sur la question de l’aide au développement, saluant le soutien de l’Union européenne, qui arrive en tête des partenaires avec 51 % de l’apport global.
Il pointe toutefois “un déséquilibre en défaveur du Sénégal”, s’agissant de l’exploitation des ressources naturelles, à travers les clauses des marchés publics, en mettant “en parallèle ou en comparaison cette aide par rapport à ce que nous perdrons dans la relation économique réelle”.
Aussi a-t-il plaidé pour un modèle de gestion “transparent et optimal” des ressources, compte non tenu d’autres mesures de développement économique.
“La seule issue, c’est que nos pays s’organisent en plus de la mobilisation des ressources fiscales et des droits de porte”, a dit Ousmane Sonko, avant d’évoquer la question d’une monnaie “adaptée à nos réalités économiques”.
Il y a aussi un travail à faire “sur la réduction du train de vie de l’État et la lutte contre la corruption, qui nous fait perdre énormément”, a conclu le leader de Pastef.