Au Mali, Ben Le Cerveau est une sorte de Guy Marius Sagna de Bamako. L’homme s’est fait connaître par la virulence de ses sorties contre la France mais aussi ses attaques contre la CEDEAO, ou les Nations Unies. Il était jusque-là l’un des soutiens de poids de la junte dans l’opinion publique. Mais cette période est révolue. Adama Ben Diarra, de son vrai nom, qui est membre du Conseil de transition malien, a dénoncé l’attribution de 26 nouveaux sièges au Conseil national de transition (CNT), conspuant une augmentation « incompréhensible du budget » qui pourrait représenter, selon lui, trois milliards de francs CFA pour les caisses de l’État. Devant ses partisans, le président du mouvement Yerewolo a également réagi à l’augmentation du budget de la présidence, ainsi qu’au projet de loi prévoyant l’obligation du port du casque pour tous les conducteurs de deux-roues. Des décisions révélant une forme « d’amateurisme », des autorités, selon « Ben le Cerveau ». “Nous craignons qu’Assimi Goïta et les colonels soient manipulés. Adama Ben Diarra a simplement tiré la sonnette d’alarme afin de protéger le président”, explique l’un de ses collaborateurs, Bassaro Sylla, pour justifier cette colère de Ben contre Goïta.