Israël a inculpé pour apologie du terrorisme l’imam de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem, cheikh Ekrima Sabri, accusé d’avoir fait l’éloge de Palestiniens ayant tué des Israéliens et qui a dénoncé jeudi une campagne « fabriquée ».
Ancien grand mufti de Jérusalem et dirigeant du Haut conseil islamique, cheikh Ekrima Sabri, 85 ans, a été inculpé mercredi après des déclarations soutenant un assaillant ayant tiré en octobre 2022 sur des gardes de la colonie israélienne de Maalé Adoumim, en Cisjordanie occupée, tuant un soldat, d’après l’acte d’inculpation.
Celui-ci indique qu’il a également salué un assaillant qui a tué trois Israéliens et blessé six autres en avril 2022 à Tel-Aviv, avant d’être abattu par des gardes de sécurité.
« Le bureau du procureur général a soumis au tribunal de première instance de Jérusalem un acte d’accusation contre (…) l’ancien mufti de la ville, après avoir incité au terrorisme et fait l’apologie des terroristes », a indiqué mercredi le ministère de la Justice dans un communiqué.
Selon cette source, cheikh Sabri a effectué une visite à la famille d’un des assaillants et « salué et sympathisé avec des terroristes ».
L’imam a nié ces accusations, affirmant qu’il avait seulement présenté ses condoléances aux familles.
« Il s’agit d’une fausse accusation, l’acte d’accusation est fabriqué et malveillant », a dénoncé l’imam auprès de l’AFP.
« Présenter ses condoléances ne signifie pas que nous soutenons ce que les enfants ont fait », a-t-il ajouté.
Son avocat, Khaled Zabarqa, a estimé auprès de l’AFP que « cette mise en examen est le résultat d’une action politique et non judiciaire » et que le cheikh était « persécuté ».
La mosquée Al-Aqsa est située sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem-Est, secteur occupé et annexé par Israël.
Troisième lieu saint de l’islam et lieu le plus sacré du judaïsme, elle au coeur des tensions israélo-palestiniennes.