Les attaques terroristes se multiplient depuis quelques jours au Niger, dans le nord des régions de Tillabery et Tahoua, toutes deux frontalières avec le Mali, notamment deux embuscades qui ont été tendues aux forces nigériennes lundi 2 octobre. Le bilan provisoire avancé lundi soir par les autorités de Niamey faisait état de 29 morts, mais depuis, les sources sécuritaires et civiles nigériennes font état d’un bilan beaucoup plus lourd : 60 morts, sans compter des soldats toujours portés disparus.
Ce sont en majorité des militaires et des gardes nationaux qui ont été enterrés mardi 3 octobre à la mi-journée à Tillia, une préfecture située à l’ouest de Tahoua, en plein Azawak nigérien.
Ces soldats, tous issus des forces spéciales, sont tombés lundi dans une embuscade tendue par des hommes armés du groupe terroriste État islamique au Grand Sahara (EIGS), qui écume toute la zone ouest de Tillia jusqu’à Ménaka, au Mali. La présence de cette branche sahélienne du groupe terroriste s’est considérablement renforcée dans la zone des trois frontières (Niger-Mali-Burkina Faso) depuis le retrait de la force française Barkhane.
Les soldats tués venaient au secours des gardes nationaux pris dans une première embuscade, non loin de Takanamat.
Lundi soir, la junte avait annoncé le chiffre de 29 morts et décrété un deuil national de trois jours. L’actuel ministre nigérien de la Défense, le Général Salifou Modi, était présent à Tillia pour l’enterrement des soldats morts, au cours duquel des témoins ont rapporté qu’au moins 60 corps avaient été inhumés.
En 2019, les positions militaires de Chinagodar et Inates avaient été décimés par les terroristes de l’EIGS, qui avaient fait plus de 130 morts en un mois.
C’est dans cette même zone de Tillia que la junte nigérienne avait positionné des soldats burkinabè venus prêter main forte à leurs frères d’armes. On ignore si des soldats burkinabè font partie des victimes de ces embuscades.
RFI