Des jihadistes ont tué deux personnes et ont enlevé 20 enfants, dans l’Etat de Borno, épicentre de l’insurrection islamiste au Nigeria, a-t-on appris auprès d’un responsable communautaire et d’habitants de la région.
Des combattants du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont envahi le village de Piyemi jeudi, tuant deux hommes et kidnappant 20 enfants, dont treize filles, ont indiqué ces sources.
Cette attaque s’est déroulée non loin de la ville de Chibok, dont le nom reste associé à l’enlèvement en 2014 par le groupe islamiste Boko Haram de plus de 270 jeunes filles âgées de 12 à 17 ans, qui avait provoqué une énorme vague d’indignation internationale et une campagne baptisée #BringBackOurGirls pour leur libération. Près de la moitié d’entre elles sont toujours portées disparues.
Les combattants de l’Iswap, qui portaient des uniformes semblables à ceux de l’armée nigériane, sont entrés dans le village jeudi après-midi, ouvrant le feu, pillant les boutiques et incendiant des maisons sur leur passage, selon des habitants de la zone.
« Ils ont abattu deux personnes et se sent emparés de 13 filles et de 7 garçons, âgés de 12 à 15 ans », a témoigné auprès de l’AFP par téléphone l’un d’eux, Samson Bulus.
Les assaillants, venus de la forêt proche de Sambisa « ont embarqué les 20 enfants dans un camion et les ont conduit dans la forêt », a précisé un autre habitant, Silas John.
Un responsable communautaire de la zone de Chibok, Ayuba Alamson, a confirmé ces informations.
« Il s’agit de la troisième attaque ces derniers jours, qui met encore davantage en lumière les menaces qui planent sur les habitants des villages autour de Chibok », dans le nord-est du Nigeria, a-t-il souligné.
Les habitants de Piyemi qui avaient fui leur village lors de l’arrivée des jihadistes y sont retournés vendredi, après avoir passé la nuit à l’extérieur.
Une église a notamment été brûlée par les jihadistes, selon un autre habitant, qui a requis l’anonymat.
Un responsable des autorités locales a confirmé cette attaque, sans être en mesure de préciser combien de personnes avaient été enlevées.
L’Iswap est né en 2016 d’une scission du groupe islamiste Boko Haram. Il est devenu le groupe jihadiste dominant dans le nord-est du Nigeria, multipliant les attaques d’ampleur contre l’armée nigériane.
Il a consolidé son contrôle dans cette région depuis la mort en mai du chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, dans des affrontements entre les deux groupes rivaux.
Depuis le début de la rébellion islamiste radicale dans le nord-est du Nigeria en 2009, le conflit a fait plus de 40.000 morts et contraint près de deux millions de personnes à quitter leur lieu d’habitation.