Une personne mal intentionnée pourrait avancer l’idée que j’essaie de donner des leçons de morale ou des leçons de vie.
Même si j’ai un parcours de vie qui peut intéresser et motiver beaucoup de jeunes, je n‘ai pas encore l’âge qui fait de moi un sage.
J’ai l’humilité d’affirmer qu’il y a des concitoyennes et des concitoyens mieux préparés à donner des leçons de morale et de sagesse.
Mon objectif est de créer les conditions d’une discussion sereine à travers tout le territoire national et dans toutes les catégories sociales sur des questions importantes pour le pays.
Heureusement le numérique, particulièrement les réseaux sociaux, nous en donne l’opportunité et la possibilité.
Dans un débat, dans une discussion même dans une querelle, la bonne foi des interlocuteurs et des interlocutrices est déterminante.
La bonne foi repose sur la capacité de chaque personne à dire la vérité. Cela paraît très facile ! Pourtant ce qui apparaît aujourd’hui le plus difficile à prouver est qu’une personne dit la vérité.
Très souvent, il y a une confusion entre l’expression d’une vérité et l’affirmation d’une opinion.
Cela est très fréquent lorsqu’on écoute certains universitaires qui présentent leurs opinions comme des vérités scientifiques.
C’est un drame intellectuel!
Car lorsque ceux qui devaient enseigner le processus de formation de la vérité scientifique et les méthodes pour s’en assurer en viennent à bluffer la population et la jeunesse, il est compréhensible que les jeunes acceptent pour argent comptant les affirmations des complotistes, des influenceurs de toute sorte, les discours des hommes politiques, les gros titres des journalistes, les prêches de certaines sectes, etc.
La vérité se vérifie !
On vérifie une affirmation en se documentant. Cela suppose que l’on refuse de prendre pour argent comptant tout ce qui est dit dans l’espace public. On se donne les moyens de se documenter pour s’assurer qu’il y a des éléments objectifs qui corroborent cette affirmation.
La confiance à une personne ou à un groupe de personnes ne doit pas empêcher de vérifier leurs dires.
La vérification demande un effort physique ou intellectuel. Le fainéant ne le fera pas!
Nos élèves, nos étudiantes et nos étudiants qui apprennent à raisonner, à formuler des analyses objectives et à établir des résultats scientifiques, ont un principe méthodologique important d’établissement de la vérité à travers la recherche documentaire qui est d’ailleurs un enseignement obligatoire en première année de certaines de nos universités publiques.
Dire la vérité est aussi un principe moral.
Beaucoup de nos familles inculquent dès le très jeune âge aux enfants le devoir de dire la vérité. Elles ajoutent souvent: même si leur enfant est menacé de m**t.
Notre espace politique est de plus en plus pollué. Le mensonge est très souvent institué comme une arme effrontée de conviction assassine.
Comme l’adage populaire affirme qu’il n’y a pas de fumée sans feu, comme la majorité des auditrices et des auditeurs prennent pour argent comptant ce qui est dit, même si la vérification prouve que c’est un mensonge, le mal est déjà fait.
En plus du préjudice causé, pour assez longtemps, pour un certain nombre de personnes le mensonge demeurera leur vérité.
Acceptent facilement le mensonge pour une vérité, les personnes fanatisées qui sont aveugles et sourdes au monde qui les entoure et qui n’écoutent et ne voient que les messages que leurs délivrent leurs idoles qu’elles idolâtrent.
L’être humain est doté d’une capacité unique sur notre terre : sa raison. Il n’y a pas de raison qu’une personne, qu’un groupe de personnes puissent la lui faire abdiquer. Il ferait alors honte au genre humain.
Ma liberté repose sur ma capacité à m’assurer que ce que j’accepte pour vrai est la vérité !
Par Mary Teuw Niane