La première sortie de l’opposant Ousmane Sonko au lendemain de son élargissement de prison disséquée par des analystes politiques. Connu pour ses propos incendiaires, le maire de Ziguinchor a tenu un discours d’apaisement ce vendredi.
Interrogé par L’Observateur, le journaliste Mamadou Sy Albert, invoque d’emblée le contexte actuel. « Le contexte d’apaisement n’est pas favorable à la confrontation d’autant que Macky Sall n’est plus candidat à la Présidentielle. Donc, il serait risqué de réserver sa première sortie par des attaques frontales contre le pouvoir. Nous sommes dans un contexte électoral et les Sénégalais n’aiment pas trop le discours clivant. Sonko a tenu compte de cette culture de paix qui est ancrée chez les Sénégalais », explique l’analyste politique.
Il poursuit : « Il faut retenir que le contexte diffère parce que l’objectif du leader politique est de prendre le pouvoir alors qu’avant il lui fallait résister contre un régime qui voulait le broyer. Quand vous cherchez le pouvoir, vous devez être plus responsable pour mieux rassurer les électeurs. »
A l’en croire, le maire de Ziguinchor l’a bien compris. La preuve, relève l’interlocuteur du journal du Groupe futurs médias (GFM), « il (Sonko) a mis de l’eau dans son… bissap. »
Le Directeur de publication du journal « Lii Quotidien » n’est pas du même avis. Babacar Dionne estime que Sonko n’a pas tout dit sur le dialogue avec le camp du pouvoir :
« Sonko reconnaît, lui-même, qu’il a dialogué avec Macky Sall. C’est important qu’il nous dise qu’il n’est pas d’accord avec le chef de l’État sur les points qu’ils ont abordés. Seulement, quoi qu’on puisse dire les points ont eu un effet. Lui-même reconnaît qu’il a retrouvé son parti politique (Pastef), il a recouvré son droit de vote. »
Le journaliste, qui va plus loin, retient de la nouvelle posture de Sonko, « caressant Macky dans le sens du poil », que les deux hommes « ont discuté, et sont tombés d’accord sur beaucoup de choses. »
Cela se justifie, appuie-t-il, par le fait que « Sonko a une appréciation différente de celle qu’il avait sur Macky Sall avant d’entrer en prison. Il se justifie en affirmant que le Président Sall n’est plus son adversaire, car il (Macky Sall) a décidé de partir, et qu’il n’y aurait plus de chasse aux sorcières. »
Autrement dit, renchérit Dionne, « il y a une réconciliation entre Macky Sall et Ousmane Sonko, et nous l’avons constatée dans le ton et la manière dont le leader de Pastef a parlé. »