Mamadou Racine Sy, président de la Fédération patronale de l’industrie hôtelière
«Nous avons connu des annulations importantes, une perte de chiffres d’affaires qu’il faut quantifier avec le temps. Parce que le malheur dans notre secteur, c’est que quand les gens n’ont plus confiance, il faut du temps pour que ça revienne. On sort d’un traumatisme très fort, très important dû au Covid-19, également beaucoup de nos membres avaient des engagements bancaires extrêmement importants. Et comme l’a dit le Président Aimé Sène, il y avait une embellie qui permettait d’être optimiste. Mais aujourd’hui, on est obligé de tout recommencer à zéro. Il faut que le crédit hôtelier aujourd’hui soit abondé à nouveau pour permettre de tenir. Il n’y a pas un hôtel qui a été épargné, une agence de voyage qui a été épargnée (…).»
Aimé Sène, président de la Fédération sénégalaise des sociétés du tourisme
«Le tourisme a été très affecté. En peu de temps, nous avons perdu 300 millions F Cfa. Il y a un de nos confrères qui est dans le tourisme, c’est le Sénégal découverte. Les bus touristiques labellisés ont été vandalisés. Dès que les événements ont commencé, les gens se sont retirés des hôtels. Ils sont rentrés rapidement. Tout le monde a écourté son séjour. Actuellement, des séminaires ont été annulés. Pour dire que le tourisme va être affecté là où il y avait de très belles embellies. Le chiffre d’affaires était reparti après le Covid-19 où nous étions enfermés. Les gens avaient besoin de sortir. Tout était reparti et nous avions le sourire. Mais avec ces évènements, tout est à l’arrêt.»
Mohamed Chaabouni, président du Groupement des pétroliers professionnels
«Nous avons rapidement mis en place une cellule de crise. Mais malgré ça, nous avons connu des dégâts sur près d’une centaine de stations-services qui ont touché toutes les marques. Vivo Energy Sénégal a eu 17 stations impactées, Total 27 stations, Ola 6 stations, Elton 5 stations. Presque toutes les sociétés ont été touchées. Toutes les marques ont été touchées aussi. (…) Nous sommes en train de faire le point et ça va dépasser les 3 milliards F Cfa de pertes. Je dois souligner que depuis les événements similaires de mars 2021, nous n’avons rien reçu comme indemnisation».
Mouhamed Abdoulaye Diop, président du Syndicat des auxiliaires du transport du Sénégal
«Le Port est une zone de passage. Lorsque la ville est bloquée pendant trois jours, les navires ne peuvent pas opérer. Les frais d’un navire peuvent atteindre 80 mille euros par jour. Lorsque cela s’accumule, ça va se répercuter sur le panier de la ménagère. Nous avons des clients comme les pétroliers, les vendeurs de véhicules qui sont impactés. Quand ils sont impactés, nous sommes impactés. Le Port de Dakar est en compétition avec d’autres ports. On a des ports des pays voisins qui ont aujourd’hui trois places portuaires. Malheureusement, on a des clients qui ont déviés des bateaux de plus de 30 à 50 mille tonnes d’engrais et blé destinés au Mali sur les ports de San Pédro (Côte d’Ivoire) et de la Guinée. Donc, les conséquences à moyen et long terme peuvent être graves.»
Koura Sène, représentante de Wave au Sénégal
«Je vais parler des effets directs de la coupure d’Internet, parce que c’est ce qui a été problématique. Concernant les effets directs sur l’utilisation de la monnaie électronique, nous avons constaté une baisse de 40%. Ce chiffre de 40% se trouve aussi au niveau des volumes d’utilisation, c’est-à-dire les transferts, toutes les transactions. Ça va au-delà des simples utilisateurs. Ça impacte nos partenaires business aussi. En général, c’est plus de 7 millions de clients qui ont été impactés par ces troubles et la coupure d’Internet.»