Les rideaux sont tombés sur la 4ème édition de la formation annuelle en droit international. Cette session est organisée par la Cour suprême du Sénégal, la Fondation Friedrich Naumann pour la Liberté, la Fondation René Cassin et l’Institut des Droits de l’Homme de Strasbourg.
Cette session a été bouclée par la conférence animée par le Professeur agrégé de la Faculté de droit et des sciences juridiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Issac Yancoba Ndiaye. En décortiquant la thématique : « Le droit des transitions démocratiques », l’universitaire a remis sur la table les insuffisances des régimes démocratiques en Afrique.
”Les transitions de pouvoir dans nos pays n’ont pas la vertu de se projeter vers la démocratie. C’est pour cela que, sur le plan technique quand on nous parle de démocratie à l’occidentale, je dis la réception est laborieuse, car on n’a pas pu réceptionner un système qui nous est exogène’’, a constaté l’enseignant-chercheur. Il en veut pour preuve, la durée de vie limitée des transitions démocratiques dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et dans d’autres régions du berceau de l’humanité. « Après le Bénin, quels sont les pays africains où la transition n’a pas duré ? Personne ne veut partir (…) », a fait savoir l’universitaire qui a ajouté : « Nous n’avons pas la culture démocratique qui devrait nous permettre d’être démocrates. Nos autorités ne l’ont pas’’, a estimé le professeur de droit privé. « Il y a un véritable problème de culture de la démocratie dans beaucoup de pays africains ».
L’introduction des normes internationales en question
Prenant la parole, lors de la cérémonie de clôture, Alexandra Heldt, Directrice régionale de l’Afrique de l’Ouest de la Fondation Friedrich Naumann, a remercié les participants à cette quatrième session de formation qui est d’une grande richesse et qui a tenu toutes ses promesses. « Cette quatrième session est un temps de production intellectuelle, de réflexion, de dialogue et d’échanges mais aussi de plaidoyer. Je voudrais au nom de la fondation Friedrich Naumann pour la Liberté et de tous les partenaires, remercier tous les participants pour la qualité de la réflexion », a noté Alexandra Heldt. Il a relevé toute la pertinence de cette session de mise à niveau dans un contexte de contraintes de prise en charge des normes internationales dans les textes juridiques des pays africains. « Il convenait alors de poser le débat légitime sur l’introduction de ces normes internationales dans les corpus juridiques internes des Etats africains. L’atteinte de cet objectif passe nécessairement par le renforcement des capacités des juges et des avocats. Les formidables enjeux liés à l’intégration des normes internationales dans l’ordre juridique interne des Etats africains, leurs conditions d’applicabilité en droit interne, ainsi que leur place dans les corpus juridiques, conditionnent la gouvernance judiciaire et l’effectivité de l’Etat de droit », a souligné Alexandra Heldt.