Le procès de Benjamin Mendy se poursuit ce lundi avec la prise de parole du procureur, Timothy Cray, devant les deux accusés, Benjamin Mendy et Luis Saha Matturie.
C’était le moment très attendu de ce début de procès, la prise de parole du procureur, Timothy Cray, devant les deux accusés : Benjamin Mendy et Louis Saha Matturie. Timothy Cray a avoué que cette histoire « n’a pas grand-chose à voir avec le football » avant de continuer son explication et de dire que Louis Saha Matturie (aucun lien avec l’ancien joueur) a travaillé comme « assistant » de Benjamin Mendy pour lui trouver des femmes.
« Les accusations montrent que l’une des tâches de M. Saha pour M. Mendy était de trouver des jeunes femmes et de créer des situations où ces jeunes femmes pourraient être violées et agressées sexuellement », a indiqué le procureur Timothy Cray au tribunal de Chester.
L’audience se poursuit
Le procureur n’a pas mâché ses mots lors de son introduction, selon lui les deux accusés ont fait preuve d’une « indifférence impitoyable » envers leurs victimes présumées. Autre explication du procureur, lors des premiers moments de l’audience, la grande villa de Benjamin Mendy dans le Cheshire aurait joué un rôle sur la « prise de contrôle de leurs victimes » du fait du caractère « isolé » du manoir. Toujours d’après le procureur, la vulnérabilité des femmes a été « accrue » lorsqu’elles étaient au domicile de Benjamin Mendy. Selon ses mots, elles n’avaient plus « accès aux téléphones portables » et les victimes présumées « ont aussi été emmenées dans des pièces qu’elles croyaient fermées à clé ».
Le procureur poursuit en disant que Benjamin Mendy « voulait que chaque femme qui arrivait chez lui soit disponible pour des relations sexuelles ». Selon lui, Louis Saha partageait le même état d’esprit. « Ensemble, ils s’étaient convaincus que le consentement libre et éclairé aux relations sexuelles des femmes qui entraient dans leurs orbites n’avait tout simplement pas d’importance », lâche le procureur. Il explique aussi que les deux accusés affirment que les victimes présumées « ont consenti » à des relations sexuelles. « Ce sera le rôle du jury de décider si les femmes ont consenti à avoir des relations sexuelles avec les accusés », poursuit Cray.
Une porte avec un verrouillage spécial
Les faits présumés se sont déroulés entre 2018 et 2021, le procureur rappel que c’est « une période de succès » pour Benjamin Mendy « où il a connu un style de vie privilégié et riche ». Avant de poursuivre : « Les portes des restaurants et des boîtes de nuit étaient ouvertes pour le joueur, les gens voulaient tous être avec lui ». Le procureur a aussi demandé aux jurés de mettre l’ensemble des sentiments « de côté » dans cette histoire en rappelant que les deux accusés « savaient très bien ce qu’ils faisaient ». Plus tôt dans l’audience, Timothy Cray a indiqué que pour les accusés, la femme était « jetable ».
Le procureur a également diffusé des images de la villa de l’ancien défenseur de l’équipe de France qui se trouve à Prestbury, à quelques kilomètres de Manchester. C’est au sein de ce manoir que l’ensemble des faits reprochés à Benjamin Mendy se seraient déroulés entre 2018 et 2021. Le procureur s’est attardé sur une porte qui dispose d’un verrouillage assez spécial. Cette porte ne pouvait être ouverte qu’à l’intérieur de la pièce et d’après Timothy Cray une seule personne savait déverrouiller ce système. Selon le procureur qui cite des témoins : « il y a eu des viols dans ces pièces ». Et de poursuivre : « Les victimes se sentaient enfermées par ce verrouillage spécial. »
« Vulnérable, effrayé, isolé », voici, selon le procureur, les mots qui reviennent le plus dans la bouche des victimes présumées. Benjamin Mendy a été présenté ce lundi matin comme un « prédateur ». Selon Timothy Cray, pour les deux accusés, « ces femmes étaient jetables : des choses à utiliser pour le sexe, puis jetées de côté ».