Les enfants accompagnés et non accompagnés, et les jeunes constituent une importante frange des immigrants au Sénégal. C’est dans ce contexte que l’ONG ChildFund Sénégal, avec l’appui du Bureau international du travail, a réalisé une analyse situationnelle sur la mobilité des enfants et leur protection arrimée à une étude menée dans cinq régions du Sénégal.
Dans cette étude, il est souligné que les enfants en mobilité au Sénégal sont confrontés aux problèmes d’exploitation. Six pour cent des filles SDF (sans domicile fixe) sont sexuellement exploitées contre 2 % de garçons.
Le même document a démontré que 46 % des garçons sont exposés à l’exploitation par le travail et 20 % des filles sont victimes de violence physique. Aussi que les enfants ont de grandes compétences à se prendre en charge et qu’ils développent des tactiques, des capacités de survie face à des risques qui se présentent en situation de mobilité.
« Peut-être qu’au départ, pour beaucoup d’enfants, le projet n’était pas vraiment le leur. Mais ils finissent par voir des projets d’adaptation, le plus souvent économiques ou bien liés à l’aventure ou à celle de se réaliser, pour développer des tactiques de stratégies par rapport à l’exploitation, à la maltraitance, aux abus et les enfants finissent par développer un peu quelques ambitions », a expliqué la docteure Rokhaya Ndoye Mbaye qui a procédé à la restitution de l’étude.
Elle poursuit : «Ce sont des faits que nous avons retrouvés et qui sont fortement encouragés également par des communautés d’accueil qu’ils peuvent trouver et un système fort d’État et des partenaires. »
En ce qui concerne la mobilité des enfants au Sénégal, Rokhaya Ndoye Mbaye est revenue sur les véritables causes. «Les enfants partent pour plusieurs raisons. Ils partent, d’abord, pour des raisons économiques, pour améliorer un peu le niveau de vie des familles, surtout pour se réaliser, pour essayer, comme le faisaient déjà nos grands-parents, de prouver qu’on est sorti de chez soi et qu’on est quelqu’un », fait-elle savoir.