Un scandale financier secoue la Sonatel. En effet la somme de 990 millions de Fcfa y a été volée, sur deux ans, après la corruption interne de son système. Selon les informations de « Libération », Ramatoulaye Sy ingénieur commercial, Martine Stéphanie Bocandé agent commercial à Sonatel, Boulevard de la République, Saliou Faye et Mohamed Lamine Guèye deux commerçants au marché Alizé ont été mis à la disposition du parquet hier lundi par la Division spéciale de cybersécurité (Dsc).
Les deux premières sont visées pour « association de malfaiteurs, escroquerie, faux et usage de faux, intrusion et corruption d’un système informatique », mais aussi de « détournement de biens publics », car l’Etat détient 27% des actions de la Sonatel. Quant au duo de commerçants, il est soupçonné de recel.
De la plainte contre X de Sonatel, il est ressorti que certains de ses agents commerciaux ont profité d’une offre aux clients permettant d’acquérir des téléphones haut de gamme, payables par règlements échelonnés (paiement en plusieurs fois), pour user de manœuvres frauduleuses qui leur ont permis de disposer de téléphones portables très prisés appartenant à la Sonatel et qu’ils vendaient par la suite sur les marchés de la place. Les investigations menées ont pu établir entre autres, l’utilisation de Ninea (numéro d’identification national des entreprises et associations) falsifiés pour établir des faux contrats et initier des ventes fictives ainsi que l’enregistrement de ventes à l’insu des clients. Sonatel a déclaré avoir subi, en retraçant les ventes fictives effectuées depuis 2020, un préjudice estimé à 990 millions de Fcfa.
L’enquête de la Dsc, a révélé que sur ce montant global, 287.970.800 Fcfa sont passés directement entre les mains de Ramatoulaye Sy et 149.977.350 Fcfa entre celles de Martine Stéphanie Bocandé qui était sous ses ordres. Lors de son interrogatoire, Ramatoulaye Sy est passée aux aveux, elle a reconnu que depuis 2020, avec sa collègue et amie Martine Stéphanie Bocandé, elles ont mûri le « plan ». Les deux mises en cause ont utilisé le système d’informations de la Sonatel pour pouvoir enregistrer des téléphones portables haut de gamme au moyen de documents falsifiés à savoir de faux Ninea et cachets. Un subterfuge qui leur a permis de disposer de plusieurs téléphones portables haut de gamme (IPhone et Samsung derniers modèles) qu’elles ont revendu sur le marché auprès des commerçants Mansour Faye et Mohamed Saliou Guèye, tous établis au « marché Alizé ».
Par la suite, elles se partageaient le produit de la vente, chacune bénéficiant de 50% de la somme. Ce qu’a confirmé Martine Stéphanie Bocandé qui a révélé que son acolyte confectionnait les bons de commande avec les numéros de téléphone à rattacher à la vente et elle établissait le contrat de vente fictif. Par la suite, elle remettait les appareils à un livreur qui se rendait au marché Alizé pour déposer les téléphones chez les deux revendeurs en cause qui ont juré, lors de leurs auditions, avoir agi de bonne foi. Toutefois, Ramatoulaye Sy a contesté les montants établis par les enquêteurs en parlant de 30 millions de Fcfa, là où sa collègue reconnaît avoir « touché » 20 millions de Fcfa.
L’enquête suit son cours.